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Rapport de la Ligue des droits de l'homme sur Sainte-Soline : "On l'attendait depuis longtemps", affirme la Confédération Paysanne

La porte-parole de la Confédération paysanne Laurence Marandola se félicite des conclusions de la Ligue des droits de l'homme qui évoque un usage "disproportionné" des armes par les forces de l'ordre à Sainte-Soline.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. (GAIZKA IROZ / AFP)

"On l'attendait depuis longtemps. Pour nous c'est important", affirme lundi 10 juillet sur franceinfo Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne après la parution du rapport de la Ligue des droits de l'Homme sur le maintien de l’ordre pendant la manifestation à Sainte-Soline le 25 mars dernier, dans lequel la LDH pointe la responsabilité de l'Etat. Le compte rendu de 150 pages s'appuie sur un travail de terrain de la vingtaine d'observateurs présents lors de la mobilisation, qui avait abouti à des heurts violents entre manifestations et forces de l'ordre. Le rapport souligne la "volonté délibérée de ne pas porter secours au plus vite" et un usage "disproportionné" des armes par les forces de l'ordre.

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"Pour nous qui étions organisateurs de cette manifestation, qui a ensuite été interdite, la vérité doit s'imposer", poursuit Laurence Marandola qui se dit attachée "aux libertés, au droit d'expression et au droit de manifestation". Des droits que la Confédération Paysanne a "essayé de faire vivre à Sainte-Soline avec les conséquences que vous connaissez", ajoute-t-elle.

Laurence Marandola rappelle qu'elle était sur place le 25 mars dernier "comme le porte-parole de l'époque Nicolas Girod et comme quantité de paysans de la Confédération paysanne". Elle affirme avoir "vu et vécu" des "scènes de violences policières terribles" sur place. "On avait donc besoin de ce rapport". Un rapport que la porte-parole qualifie "d'extrêmement factuel" : "Je n'ai pas encore eu le temps de le lire dans le détail mais il y avait 18 observateurs répartis sur l'ensemble de la zone. Minute par minute ça correspond exactement à ce que j'ai vu et vécu sur les lieux".

"Une prise de conscience"

Questionnée sur les suites de ce rapport, Laurence Marandola espère que "ça pourra permettre de renverser ce discours qui a été construit depuis l'interdiction de la manifestation et les jours suivants". Selon elle, le texte met en lumière que "des choses sont fausses, à savoir qu'il y a bien eu des tirs effectués sur des cortèges pacifiques mais aussi les retards et les difficultés pour faire évacuer les blessés les plus graves et toute cette communication de l'État qui est fausse".

Pour la porte-parole, c'est une bonne chose que "la LDH [ait] les moyens de montrer qu'effectivement les secours ont été empêchés, qu'il y a eu des tirs extrêmement violents contre des manifestants qui exerçaient leur droit de manifester pacifiquement". Elle se réjouit également que "des responsabilités [soient] pointées" du doigt et attend de tout cela "qu'il y ait une prise de conscience et que les manifestations puissent être plutôt autorisées qu'interdites avec une gestion du maintien de l'ordre tout à fait différente quand on manifeste pacifiquement". Autre attente de Laurence Marandola : "Que soit rouvert de toute urgence le dialogue autour de la question fondamentale qui est celle de la gestion et du partage de l'eau".

Enfin, concernant les procès au tribunal correctionnel de Niort le 8 septembre prochain "où deux de nos porte-parole sont accusés d'organisation de manifestations interdites", elle déclare : "Ça permettra de mettre en lumière nos droits comme syndicat et toutes ces questions autour de l'eau". Quant à savoir si le combat continue, elle répond sans hésitation : "Bien sûr".

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