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Glyphosate : José Bové "trouve dommage" que Stéphane Travert "ne soit pas sur la même position" qu'Emmanuel Macron

José Bové, eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, a estimé, lundi sur franceinfo, que le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert "est sous la coupe de la FNSEA" à la suite de sa réaction concernant le renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour cinq ans.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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L'eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, José Bové, le 22 mai 2014 à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

Les États membres de l'Union européenne ont voté, lundi 27 novembre, le renouvellement de l'autorisation du glyphosate pour les cinq prochaines années. La France a voté contre et militait pour une sortie du glyphosate dans trois ans. "Je trouve ça dommage que le ministre de l'Agriculture ne soit pas sur la même position que le président de la République", a dénoncé le député européen José Bové, lundi sur franceinfo.

franceinfo : Quel est votre sentiment sur cette autorisation du glyphosate ?

José Bové : Je suis en colère. La Commission européenne avait proposé de renouveler pour cinq ans. En 2022, il va y avoir à nouveau la question du renouvellement. Cela veut donc dire qu'on ne sort pas du glyphosate même dans cinq ans. C'est un premier problème. Le deuxième problème est que l'Allemagne a complètement viré casaque. C'est d'ailleurs une bataille à l'intérieur même du gouvernement allemand puisque la ministre de l'Environnement voulait que l'Allemagne continue à s'abstenir. Je pense que d'autres pays se seraient abstenus si l'Allemagne avait maintenu sa position. Effectivement, c'est décevant et surtout cela ne prend pas en compte ce que les citoyens demandaient après avoir signé une pétition qui avait réuni plus d'1,5 million personnes. Cette dernière demandait à la Commission européenne de revoir sa copie sur le glyphosate et de l'interdire.

Qu'est-ce que vous inspire la réaction d'Emmanuel Macron ?

Je salue la position du président de la République, car elle est tout à fait cohérente avec ce qu'avait annoncé le ministère de l'Environnement. La France s'est déjà engagée à interdire le glyphosate. C'est déjà effectif dans les espaces et les jardins publics dans les villes. D'ici un an, il y aura interdiction de vente aux particuliers de ces produits. Maintenant, il faut donc passer à la vitesse supérieure pour l'interdire dans l'agriculture. Il faut utiliser les moyens que l'on a aujourd'hui. Il existe des moyens biologiques et techniques pour ne pas utiliser le glyphosate. D'ailleurs, moi-même pendant plus de 30 ans sur mon exploitation, je n'ai jamais utilisé un litre de glyphosate.

Que vous inspire la réaction du ministre de l'Agriculture Stéphane Travert qui estime qu'il est bon que l'Europe soit parvenue à un accord ?

Je pense qu'il est sous la coupe de la FNSEA. C'est assez évident. Ces propos montrent que c'est la FNSEA qui est aux commandes et comme elle ne veut pas qu'on arrête le glyphosate, qu'elle est dans une logique productiviste, même si on empoisonne les terres, l'eau et même s'il y a des risques de cancer, la FNSEA dit : "On continue le business." Monsieur Travert embraye dans cette ligne-là. Je trouve ça dommage que le ministre de l'Agriculture ne soit pas sur la même position que le président de la République.

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