Bonus-malus sur les produits, lutte contre les décharges sauvages... Le gouvernement présentera sa loi anti-gaspillage mercredi
Brune Poirson, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, l'a annoncé dans une interview au "Journal du dimanche".
"Il est temps de passer d'une société du tout-jetable à une société économe de ses ressources et respectueuse de l'environnement." Dans une interview au Journal du dimanche (article payant), publiée dimanche 7 juillet, Brune Poirson donne des éléments sur la prochaine loi anti-gaspillage, qui sera présentée mercredi en Conseil des ministres. La secrétaire d'Etat à la Transition écologique promet "un vrai tournant écologique" avec pour objectifs prinicipaux la diminution des déchets, la lutte contre la pollution plastique et la guerre contre les décharges sauvages.
"Des sanctions pour ceux qui sont pris"
Dans cette interview, Brune Poirson fait une série d'annonces. "Pour lutter contre les décharges sauvages, nous renforcerons le pouvoir des maires et nous autoriserons la vidéosurveillance. Il y aura des sanctions pour ceux qui seront pris", promet-elle.
Pour inciter à la diminution des déchets, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique rappelle d'abord que "dès 2020, les pailles, les gobelets en plastique, les couverts, les assiettes, les touillettes à café seront proscrits". Elle promet aussi un système de "bonus-malus" pour les fabricants de produits de consommation qui pourra "varier jusqu'à 20%".
Aujourd'hui, les fabricants, qu'ils fassent des efforts ou pas pour respecter l'environnement, paient la même écocontribution sur leurs produits. Ce n'est pas logique. Avec le bonus-malus, on permettra aux produits vertueux de bénéficier d'un bonus pour en réduire le prix.
Brune PoirsonLe Journal du dimanche
Le BTP dans le viseur
"En France, on produit l'équivalent de cinq tonnes de déchets par an et par personne, détaille la secrétaire d'Etat. C'est beaucoup trop et ça finit par se déverser dans des décharges sauvages. Brune Poirson pointe notamment du doigt le secteur du BTP, mauvais élève en matière de recyclage et de production de déchets : "Un des secteurs qui doit réagir, c'est la construction, pour laquelle il existe un potentiel de valorisation", affirme-t-elle au JDD, avant de préciser : "Sur nos 4,6 tonnes de déchets annuelles, 600 kilos seulement sont des déchets ménagers, 700 kilos des déchets d'entreprise. Tout le reste – soit 3,4 tonnes – vient du BTP !"
Pour contraindre ce secteur, la ministre indique que le gouvernement se laisse "la possibilité de mettre en place le principe du pollueur-payeur sur les matériaux de construction afin de financer la reprise gratuite des déchets dans les déchetteries s'ils ont été correctement triés avant".
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