En Espagne, la gauche relance le débat sur la réduction du temps de travail
La question de la réduction du temps de travail revient en force sur le devant de la scène politique espagnole. La coalition de gauche, actuellement au pouvoir, veut un passage de 40 à 37,5 heures hebdomadaires "sans perte de salaire", malgré l'opposition frontale du patronat. Dans leur accord de gouvernement scellé mardi 24 octobre, le parti socialiste du Premier ministre en exercice, Pedro Sanchez, et la formation de gauche radicale Sumar ont promis de "dégager du temps de vie" en réduisant le temps de travail.
"Nous devons rattraper les pays qui ont une journée de travail plus courte", car ces derniers parviennent à "mieux concilier" la vie professionnelle et la vie privée et sont souvent "plus productifs" que ne l'est l'Espagne, a justifié le porte-parole de Sumar, Ernest Urtasun. L'accord, qui doit servir de cadre "programmatique" à la coalition de gauche si Pedro Sanchez parvient à être reconduit dans ses fonctions par le Parlement, prévoit d'abaisser par la loi à 37,5 heures la durée hebdomadaire de travail à l'horizon 2025. Une première étape à 38,5 heures en 2024 est envisagée.
Il ouvre également la voie à une réduction supplémentaire du temps de travail, via une "négociation collective" cette fois-ci, selon Ernest Urtasun, qui dit prendre pour modèle la France, où la durée légale est fixée à 35 heures depuis le début des années 2000. Une révolution en perspective pour les entreprises espagnoles, qui devraient adapter leur organisation. La semaine de travail en Espagne "n'avait pas bougé depuis 1984", a rappelé mardi Pepe Alvarez, secrétaire général de l'UGT, l'un des deux principaux syndicats espagnols. La mesure est toutefois loin de faire l'unanimité, surtout au sein du patronat.
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