Allemagne : Olaf Scholz dément toute intervention dans le scandale des "Cum-ex Files"
Le scandale des "Cum-ex Files" en Allemagne porte sur un dispositif ingénieux d'optimisation fiscale mis en place par des banques, permettant à des investisseurs étrangers d'alléger leurs impôts sur les dividendes.
Il a répondu aux questions de la commission du parlement de Hambourg (Allemagne) pendant plus de trois heures. Le chancelier allemand Olaf Scholz a fermement démenti, devant une commission d'enquête parlementaire sur le scandale des "Cum-ex Files" vendredi 19 août, avoir exercé une quelconque "influence" afin de solder ce complexe dossier de fraude à la fiscalité sur les dividendes.
Le dirigeant allemand, éclaboussé par cette fraude révélée en 2017, a martelé durant toute l'audition n'avoir exercé "aucune influence sur la procédure fiscale Warburg", du nom d'une banque à Hambourg.
Le scandale des "Cum-ex Files" porte sur un dispositif ingénieux d'optimisation fiscale mis en place par des banques, permettant à des investisseurs étrangers d'alléger leurs impôts sur les dividendes. Plusieurs dizaines de personnes ont été inculpées dans cette affaire en Allemagne, dont des banquiers, des traders, des avocats et des conseillers financiers. Une dizaine de pays sont concernés au total.
De nouvelles révélations ces derniers jours
Parmi les banques incriminées figure donc la Warburg à Hambourg. L'institution aurait dû rembourser 47 millions d'euros à la ville portuaire allemande, mais la municipalité y avait renoncé en 2016. La banque a finalement dû s'acquitter de dizaines de millions d'euros de remboursement, sous la pression du gouvernement d'Angela Merkel.
Les enquêteurs cherchent à savoir si des dirigeants politiques – parmi lesquels Olaf Scholz, alors maire de la ville – ont fait pression sur le fisc municipal afin qu'il renonce à recouvrer ces impôts. "Il n'y a pas eu d'influence politique sur la procédure fiscale", a martelé Olaf Scholz, balayant "suppositions et insinuations" relayées selon lui dans les médias.
La décision de renoncer au remboursement des sommes dues par la banque Warburg aurait été prise peu de temps après une conversation entre Olaf Scholz et Christian Olearius, responsable de la banque. De nouveaux éléments révélés ces derniers jours mettent à mal les dénégations du successeur d'Angela Merkel. Selon plusieurs médias, des mails d'une proche d'Olaf Scholz apporteraient des éléments "potentiellement probants" au sujet de "réflexions sur la suppression de données". Au domicile d'un autre élu social-démocrate, les enquêteurs ont découvert plus de 200 000 euros en liquide dans un coffre-fort. D'autres documents saisis suggèreraient qu'Olaf Scholz, contrairement à ce qu'il a affirmé jusqu'ici, aurait bien abordé le sujet du remboursement directement auprès de Christian Olearius.
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