Inondations en Allemagne : à Sinzig, les sinistrés entament un long travail de nettoyage, aidés par des volontaires
Au lendemain de la pire catastrophe naturelle de l'après-guerre en Allemagne, les habitants des régions sinistrées se serrent les coudes, et font l'inventaire des pertes matérielles, tandis que les pompiers évacuent les eaux boueuses.
Le bilan des inondations dévastatrices s'alourdit dans l'ouest de l'Europe. Au moins 183 personnes sont mortes, dont la grande majorité en Allemagne. Plusieurs centaines de personnes sont toujours portées disparues, ce qui fait craindre un bilan plus lourd encore. Alors que la chancelière Angela Merkel se rend sur les lieux des inondations, ce dimanche 18 juillet, les sinistrés ont entamé un lent et long travail de nettoyage.
"Combien de temps ça va prendre ?"
À Sinzig, à 50 kilomètres au sud de Cologne, partout sur les trottoirs et dans les jardins, les habitants déposent des télévisions, des fours, des machines à laver, des livres, des chaises ou des tables. Tout est à jeter, y compris chez Helmgart, qui était en vacances au nord de l'Allemagne quand l'eau a tout emporté dans sa maison. "On savait à quoi s'attendre", explique-t-elle. "Notre fils habite à l'étage et il nous avait prévenus. On était prêts. On avait vu les images à la télé aussi."
"Nous sommes sains et saufs. Alors, à quoi ça sert d'être triste et de pleurer ? On doit être forts. On n'a pas le choix."
Helmgart, sinistrée à Sinzigà franceinfo
Pour les pompiers, les militaires et les sinistrés, la tâche est colossale. Il faut déblayer l'épaisse couche de boue qui s'est glissée partout. Les pompes, alimentées par des groupes électrogènes faute d'électricité, évacuent l'eau des caves. "Il y a vraiment beaucoup d'eau", décrit un pompier. "On ne sait pas combien de temps ça va prendre. Normalement, on évacue 1 000 litres par minute, mais avec la boue, on doit être seulement à 300 ou 400 litres."
Un barbecue de solidarité entre voisins
Heureusement, la solidarité se met en place. Les dons affluent de partout et les volontaires débarquent par centaines de l'Allemagne entière. Hans Dieter, 70 ans, apprécie le coup de pouce. Il raconte que "dans les petites et moyennes entreprises, les patrons ont demandé à leurs salariés qui veut aider. Chez nous, sept volontaires sont venus. Tout seuls, on ne s'en serait jamais sortis. C'était impossible !"
"Sans cette solidarité, on serait restés dans la boue pendant des mois."
Hans Dieter, sinistré à Sinzigà franceinfo
L'urgence est maintenant de rétablir l'électricité, le gaz, le téléphone. Les sinistrés qui n'ont plus rien s'organisent. Dans un lotissement, une petite vie de quartier s'est mise en place autour de Mario, qui a allumé un barbecue. Il fait griller des saucisses pour les sinistrés. "On a de la nourriture, du lait, des yaourts, des corn flakes, de l'eau, du papier toilette. On a de tout", dit-il.
Markus, pompier volontaire depuis dix ans à Sinzig, salue le courage des habitants. "Certains n'ont plus de toit, d'autres ne savent pas s'ils ont encore un travail ou si leur entreprise a été détruite", décrit-il. "Ils sont abattus, fatigués, mais ils se démènent pour s'en sortir et trouvent de la force et de la motivation."
Bientôt, la ville devra enterrer ses morts. Douze pensionnaires d'un foyer d'accueil pour handicapés ont péri dans les inondations.
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