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Diesel : Ségolène Royal tousse face aux mesures adoptées par Bruxelles

L'Union européenne a validé un texte qui autorisera les voitures diesel à émettre deux fois plus de gaz polluants que ce qui est permis aujourd'hui. La ministre de l'Ecologie demande une "réunion de clarification".
Article rédigé par franceinfo
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  (Ségolène Royal le 30 septembre 2015 à Paris, présentant son plan d'action pour la qualité de l'air © Sipa)

C'est un comité technique qui a adopté le texte mercredi. Il fixe de nouvelles normes d'émissions de gaz polluants pour les moteurs diesel. Alors que les tests seront modifiés dès l'an prochain pour mieux correspondre aux conditions de conduite réelles, les seuils autorisés sont largement revus à la hausse : +110% pour l'azote, par exemple, jusqu'en 2020.

Incompréhension

Pour Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, ce texte "a suscité une profonde incompréhension" et "n'est pas satisfaisant" . "Une décision de cette importance doit être discutée et décidée en réunion des ministres" et pas en comité technique, ajoute-t-elle dans son communiqué. En conséquence, elle demande une "clarification" sur cette mesure "afin que son niveau d'ambition constitue un réel progrès et soit à la hauteur des attentes légitimes des citoyens de l'Union européenne en matière de qualité de l'air".

Avant cela, les écologistes ont très rapidement réagi. La députée européenne Karima Delli (EELV) estime que "les Etats-membres complotent dans le dos des citoyens pour autoriser les dépassements des plafonds autorisés" . Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts, parle d'une décision "scandaleuse et cynique" qui montre la réalité de l'engagement des gouvernements européens en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

Une trentaine d'élus et militants écologistes a manifesté sous les fenêtres du ministère de l'Ecologie (Julien Langlet)

Principe de réalité

Du côté des associations également, les réactions ont fusé. France Nature Environnement s'est dit scandalisée par cette décision. Mais pour son vice-président, Michel Dubromel, l'Union européenne applique ici le principe de réalité : "Si on appliquait dès aujourd'hui les nouveaux tests, aucun véhicule sur le marché ne pourrait les passer. (...) On donne une dérogation parce qu'il faut bien vendre des véhicules. (...) Mais en face, il y a le coût financier de la santé".

 

Michel Dubromel, vice-président de France Nature Environnement : "On admet une évidence : aucun véhicule sur le marché de respecte les normes"
 

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