Élections en Espagne : des leçons à tirer pour la classe politique française ?
C’est très net, le renouvellement fonctionne de l'autre côté des Pyrénées, et c'est ce qui se dit beaucoup ce matin dans l'entourage de François Hollande. Nous avons regardé la moyenne d'âge : Pablo Iglesias, pour Podemos, a 37 ans, Albert Rivera, pour les centristes de Ciudadanos, 36 ans et Pedro Sanchez, le patron des socialistes, a 43 ans...Grosso modo, une génération de moins qu'en France.
C'est pour ça, dit l'Elysée, que François Hollande a fait émerger de nouvelles têtes : la génération Macron, avec Vallaud Belkacem, Pellerin, El Khomri. Ils sont ministres ici en France, mais chefs de parti et parfois Premier ministre ailleurs en Europe. Par exemple,Matteo Renzi en Italie et Alexis Tsipras en Grèce.
Et en Espagne, il faut noter que ce renouvellement est global, à droite comme à gauche. Le personnel politique français prend encore un petit coup de vieux, et ce n'est pas le retour de Bernard Tapie, 72 ans, qui va changer les choses.
L'Espagne a un temps d'avance, c'est ce que dit le frondeur socialiste Christian Paul, très inspiré par le modèle Podemos. "La montée de Podemos c’est la démonstration que les partis de gauche traditionnels sont dépassés quand ils ne se renouvèlent pas et ça c’est une leçon qu’il faut méditer en France. "
Le piège de la proportionnelle
Le mode de scrutin espagnol a un effet négatif. Le pays vote à la proportionnelle et se retrouve dans une situation très complexe à gérer. Comment constituer un gouvernement, et avec quelles alliances, quelles coalitions, quand on se retrouve avec quatre forces en présence : le parti populaire, le parti socialiste, Podemos, et Ciudadanos ?
L'Espagne est donc face à un véritable casse-tête avec le risque d'avoir un pays ingouvernable. Ce qui pourrait aboutir à de nouvelles élections. La proportionnelle est un facteur bloquant pour l'exercice du pouvoir. Tous ces éléments sont beaucoup évoqués au sein du gouvernement français depuis dimanche soir. François Hollande n'était déjà pas enthousiaste pour modifier le mode de scrutin, le voilà conforté dans son choix. Car mettre de la proportionnelle en 2017, c'est prendre le risque d'une forte instabilité politique.
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