Crise politique en Géorgie : la police utilise canon à eau et gaz lacrymogène contre des milliers de manifestants pro-Union européenne
La validation définitive des résultats des législatives n'y change rien. La police en Géorgie a une nouvelle fois fait usage d'un canon à eau et de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les milliers de manifestants pro-Union européenne, qui protestaient pour la sixième nuit consécutive, mardi 3 décembre.
Les manifestations à Tbilissi, émaillées de violences, ont éclaté jeudi 28 novembre après que le Premier ministre a annoncé reporter à 2028 l'objectif de faire entrer la Géorgie dans l'UE. L'opposition au parti au pouvoir, Rêve géorgien, accuse également le mouvement d'avoir truqué les élections législatives de fin octobre.
Mardi soir, les protestataires étaient encore des milliers, mais légèrement moins nombreux que lors des jours précédents, lançant des feux d'artifice vers le parlement et la police et agitant des drapeaux de la Géorgie et de l'UE, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les policiers anti-émeute ont répondu d'abord avec une lance à eau, notamment pour repousser des manifestants qui tentaient de d'escalader les murs du parlement, puis avec un canon à eau et du gaz lacrymogène lorsque la foule s'est déplacée vers une avenue à proximité.
Près de 300 manifestants interpellés ces derniers jours
Le ministère de l'Intérieur a accusé dans un communiqué des manifestants d'avoir lancé sur les forces de l'ordre "divers types d'objets contondants, des engins pyrotechniques et des objets inflammables". Selon le ministère de l'Intérieur, 293 manifestants ont été interpellés depuis le début du mouvement et 143 policiers ont été blessés.
Des manifestants et journalistes ont aussi été blessés ces derniers jours. La présidente Salomé Zourabichvili, qui soutient le mouvement de protestation, a elle dénoncé sur X une utilisation "disproportionnée" de la force par la police, des "arrestations massives et mauvais traitements".
Quelques heures auparavant, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé avait accusé l'opposition et des ONG d'être à l'origine des affrontements avec la police et averti qu'ils "n'échapperont pas à leurs responsabilités". Son parti, qui assure ne pas renoncer à l'UE malgré le report des négociations, a estimé que les Géorgiens mécontents l'avaient "mal compris" et que l'intégration européenne "progressait". algré les menaces du Premier ministre qui a accusé ses rivaux politiques et des ONG d'avoir "orchestré les violences".
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