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L'UE vient en aide au secteur des pêches et nectarines

La Commission européenne annonce des mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur des pêches et des nectarines, face à la concurrence, la météo et l'embargo russe.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La concurrence fait rage entre la France, l'Italie et l'Espagne © Maxppp)

Ces annonces calmeront-elles la colère des producteurs de pêches et de nectarines en France ? Début juillet, les arboriculteurs français avaient bloqué des camions espagnols à la frontière pour protester contre une concurrence qu'ils jugent déloyale. 

La Commission européenne annonce lundi qu'elle va prendre des mesures exceptionnelles pour soutenir ce secteur des pêches et nectarines, "visant à réduire l'offre et à favoriser la demande ". La décision formelle sera prise dans les prochaines semaines, mais elle s'appliquera rétroactivement à partir de ce lundi. Il s'agit notamment d'accroître de 5 à 10% le volume de fruits autorisés à être retirés du marché et distribués gratuitement. D'autres mesures devraient soutenir les producteurs individuels.

Apre concurrence, météo défavorable...

Les difficultés de ce secteur s'expliquent à la fois par l'âpre bataille de concurrence entre la France, l'Italie et l'Espagne, les trois plus gros producteurs européens avec la Grèce. L'UE produit chaque année 2,5 millions de tonnes de pêches et 1,2 million de nectarines.  Mais ce secteur a aussi été en proie à une météo défavorable : un printemps doux qui a dopé la production, suivi d'un été frais et humide où la consommation de ces fruits a nettement ralenti.

... et embargo russe

Et puis, à tout cela est venu s'ajouter la semaine dernière l'embargo imposé par la Russie aux produits agroalimentaires européens, en réponse aux sanctions de l'UE et des USA quant à la situation en Ukraine. Embargo qui "risque d'aggraver encore la situation du marché et a acceléré la nécessité d'une action ", souligne la Commission.

"Ce premier pas est un signal ", a insisté le commissaire européen en charge de l'Agriculture, Dacian Ciolos. "Nous suivons  de près les marchés et je n'hésiterai pas à faire de même pour aider d'autres secteurs dépendants des exportations vers la Russie, si nécessaire ", a-t-il prévenu.

La France renforce les contrôles sur les fruits et légumes

Dans la foulée, le ministère français de l'Agriculture et le secrétariat d'Etat à la Consommation ont annoncé qu'ils renforçaient les contrôles sur les fruits et légumes. La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) va intensifier la "campagne de contrôles déjà en cours visant à vérifier le respect des règles de commercialisation des fruits et légumes ". indiquent les services de la secrétaire d'Etat Carole Delga et du ministre Stéphane Le Foll dans un communiqué. "Cette mesure de renforcement des contrôles est prise à titre préventif. Elle intervient dans un contexte d'embargo russe sur les produits agricoles ", précisent-ils. Ces contrôles, en donnant la priorité aux pêches, feront en sorte "de vérifier la présence de bons de commande avec prix de vente lors du transport de cargaisons de fruits et légumes. Il s'agit là de faire respecter les règles afférentes à la pratique dite de +prix après-vente+ prévue par le code du commerce ".

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