Brexit : qui est Theresa May, la future remplaçante de David Cameron ?
Francetv info dresse le portrait de celle que les médias britanniques présentent comme "la femme la plus puissante depuis Margaret Thatcher chez les conservateurs."
Elle est la dernière en lice pour succéder à David Cameron. Andrea Leadsom, sa dernière concurrente jusque-là, a annoncé son retrait en soulignant que Theresa May, à qui elle a apporté son soutien, était "la mieux placée" pour diriger le gouvernement. Avant elle, tous les autres concurrents se sont retirés de la course au 10, Downing Street. Francetv info dresse le portrait de celle que les médias britanniques présentent comme "la femme la plus puissante depuis Margaret Thatcher chez les conservateurs."
Une eurosceptique qui a mis de l'eau dans son vin
Theresa May a annoncé sa candidature dans une tribune, publiée dans The Times (en anglais). "Après le référendum de la semaine dernière, notre pays a besoin d'un dirigeant qui soit fort et reconnu pour traverser cette période d'incertitude économique et politique, et pour négocier dans les meilleurs termes la sortie de l'Union européenne", a-t-elle écrit
David Cameron, partisan du "Remain" au référendum sur la sortie du Royaume-uni de l'Union européenne, a dû démissionner pour laisser la place à un partisan du Brexit. Theresa May a été mise en avant par plusieurs élus conservateurs comme la seule candidate susceptible de rassembler les deux camps opposés au sein du parti.
Eurosceptique dans l'âme, la ministre de l'Intérieur avait choisi, en début d'année, contre toute attente, de rester fidèle au Premier ministre et de défendre le maintien dans l'Union européenne. Mais elle a fait le service minimum, défendant même une limitation de l'immigration, thème favori des pro-Brexit. Un équilibre qui lui a permis de ne pas être disqualifiée après la victoire du "Leave".
Une femme de poigne comparée à Margaret Thatcher
Les journaux britanniques et internationaux comparent depuis plusieurs années la ministre de l'Intérieur à l'ancienne Première ministre britannique. En 2014, le Financial Times (en anglais) parlait d'elle comme "la femme la plus puissante depuis Margaret Thatcher chez les conservateurs." Elle occupe, en effet, le poste de ministère de l'Intérieur depuis 2010, un record à ce poste.
Positionné à droite du Parti conservateur, elle a souvent fait preuve de dureté envers les délinquants ou dans les débats sur l'immigration. En pleine crise des migrants, à la fin 2015, elle a ainsi prononcé un discours remarqué où elle dénonçait "l'immigration massive qui menace" la Grande-Bretagne, selon le Guardian (en anglais).
Cette fille de pasteur anglican, comme Margaret Thatcher, veut s'imposer comme une femme de poigne. "Elle joue habilement avec l'image de Thatcher, celle d'une femme ferme bien ancrée à droite, à l'inverse de celle de l'homme faible lié avec les centristes que représente Cameron", analysait en 2013 auprès du Figaro Rodney Barker, professeur émérite de Sciences politiques à la London School of Economics.
Une figure respectée chez les conservateurs
La candidate, âgée de 59 ans, affiche une longue carrière au sein des conservateurs. Diplômée d'Oxford, elle travaille pour la Banque d'Angleterre et s'engage en 1986 en politique. Elle tente de reprendre une circonscription aux travaillistes, mais échoue à deux reprises. Elle parvient finalement à se faire élire députée du Maidenhead, une circonscription du sud de l’Angleterre, en 1997.
À partir de 1999, dans l’opposition, elle occupe presque continuellement des postes dans le "cabinet fantôme", mis en place afin de surveiller l’action du gouvernement travailliste de Tony Blair, explique la Croix. Elle soutient David Cameron en 2005, lorsqu'il prend la tête du parti conservateur. Fidèle, elle est nommée ministre de l'Intérieur cinq ans plus tard, après la victoire des conservateurs aux élections législatives.
Juste avant l'abandon de Boris Johnson dans la course à la succession de David Cameron, elle était présentée comme la seule à pouvoir vaincre le fantasque ancien maire de Londres. "Boris a sa place réservée en enfer. (…) Nous devons nous mettre derrière Theresa, c'est elle l'adulte", affirmait un élu conservateur, selon nos confrères de Geopolis. Elle est aujourd'hui le premier choix des adhérents conservateurs, qui sont 36% à la soutenir, selon un sondage du quotidien The Times, dévoilé jeudi.
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