Législatives au Royaume-Uni : la large victoire des indépendantistes écossais est une "façon de dire non à Boris Johnson"
Un nouveau bras de fer entre Boris Johnson et la Première ministre écossaise pourrait avoir lieu estime Sarah Pickard, maître de conférences en civilisation contemporaine britannique à l’université Sorbonne Nouvelle.
Alors que Boris Johnson fête sa victoire aux élections législatives vendredi 13 décembre, l'Ecosse a choisi un autre camp. Le parti nationaliste de Nicola Sturgeon, cheffe du gouvernement écossais, a largement remporté les élections avec 55 sièges sur 59 en Ecosse. "C'est une façon de dire non à Boris Johnson", estime Sarah Pickard, maître de conférences en civilisation contemporaine britannique à l’université Sorbonne Nouvelle. Le gouvernement écossais propose notamment l'organisation d'un second référendum pour que leur pays reste dans l'Union européenne.
franceinfo : Comment expliquez-vous cette victoire du parti national écossais ?
Sarah Pickard : Déjà pour les élections de 2015, ils étaient très populaires. L'Ecosse a voté massivement pour rester dans l'Union européenne. C'est celle des quatre nations du Royaume-Uni qui a le plus voté pour rester. Et cet engouement, est une façon de dire non à Boris Johnson. Nicola Sturgeon a dit clairement "on ne veut pas du gouvernement de Boris Johnson et on veut rester dans l'Union européenne" pour avoir un deuxième référendum et postuler pour intégrer l'UE.
Est-ce que Boris Johnson a le mandat pour faire sortir l'Ecosse de l'Union européenne ?
Pour avoir un référendum, il faut avoir l'accord du Premier ministre du Royaume-Uni parce que c'est un pouvoir décentralisé vers les quatre nations. Et ça va être plus dur à obtenir car Boris Johnson a tenu un discours comme quoi il voulait garder les quatre nations ensemble. Nicola Sturgeon va mettre la pression sur Boris Johnson. Donc ça va être une lutte de Premier ministre, mais ça sera le gouvernement britannique qui décidera et pas le Parlement écossais.
Si l'Ecosse obtient l'indépendance et l'accord du Royaume-Uni, que va-t-il se passer ?
L'Ecosse devra redemander en tant qu'état indépendant à réintégrer l'Union européenne et avec toutes les exigences économiques qu'impliquent un siège à l'UE. Il y a des chances pour un engouement pour l'indépendance sachant que les jeunes sont plutôt contre. Mais l'hostilité envers Boris Johnson pourrait jouer dans la balance. Au niveau de l'idéologie aussi, les Ecossais sont plus ouverts et ont des valeurs européennes.
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