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Royaume-Uni : qui sont les 10 candidats en lice pour la succession de Theresa May ?

La Première ministre britannique laisse sa place à la tête du Parti conservateur, ce vendredi. Depuis l'annonce de sa démission, les candidats pour lui succéder affûtent déjà leurs armes. Ils ont officiellement déposé leur candidature, lundi.

Article rédigé par franceinfo
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Theresa May en conférence de presse à Berlin, le 16 février 2018. (MAURIZIO GAMBARINI / DPA/AFP)

Les difficultés du Brexit ne les ont pas refroidies. Les candidats au poste de chef du Parti conservateur britannique ont déposé officiellement leurs candidatures, lundi 10 juin. Le successeur de la Première ministre Theresa May sera choisi d'ici fin juillet, et dix prétendants sont sur les rangs, après le retrait de l'ancien secrétaire d'Etat Sam Gyimah, lundi.

Boris Johnson, l'ex-maire de Londres

Connu pour ses frasques, ses dérapages et son utralibéralisme, Boris Johnson, 54 ans, n'a pas attendu la déclaration de la Première ministre pour se déclarer candidat. Grand favori des bookmakers, l'ancien ministre des Affaires étrangères et ancien maire de Londres a été l'un des artisans de la victoire du Brexit au référendum de 2016. Lors d'un déplacement en Suisse, vendredi 24 mai, Boris Johnson a déclaré qu'il chercherait à renégocier l'accord que Theresa May a conclu avec Bruxelles s'il était Premier ministre. S'il n'y parvient pas, il serait "prêt à s'en aller" (donc à faire quitter le Royaume-Uni de l'Union européenne) sans accord.

Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, quitte le 10 Downing Street, à Londres le 13 juillet 2016. (OLI SCARFF / AFP)

Rory Stewart, le député du Nord de l'Angleterre

Le député de la circonscription de Penrith and The Border (nord de l'Angleterre) et secrétaire d'Etat au Développement international Rory Stewart, 46 ans, s'est également porté candidat. Et il a immédiatement pris ses distances avec l'ancien maire de Londres. "Je ne pourrais pas servir un gouvernement avec Boris Johnson. Je ne pourrais pas servir un gouvernement dont la politique est de pousser ce pays à un Brexit sans accord", a déclaré samedi 25 mai à la radio BBC4 cet ancien élève d'Eton, qui descend de nobles écossais. Il dit vouloir un divorce "pragmatique et modéré"

Le secrétaire d'Etat au Développement international, Rory Stewart, arrive pour le Conseil des ministres au 10 Downing Street, le 21 mai 2019, à Londres. (WIKTOR SZYMANOWICZ / NURPHOTO)

Esther McVey, l'ex-ministre de l'Emploi

Ex-ministre de l'Emploi de Theresa May, Esther McVey, 51 ans, a été présentatrice et productrice de programmes télévisés. En novembre 2018, elle s'est opposée à l'accord de retrait conclu entre la Première ministre et l'UE. Partisane du Brexit, elle défend une sortie de l'UE à la date du 31 octobre, avec ou sans accord. Esther McVey a indiqué qu'elle serait candidate si "elle avait suffisamment de soutiens au Parlement", selon l'agence Reuters.

L'ancienne secrétaire d'Etat au Travail,  Esther McVey, devant le Parlement britannique, le 18 mars 2019, à Londres. (ALBERTO PEZZALI / NURPHOTO/AFP)

Matthew Hancock, ex-ministre du Numérique

Matthew Hancock, 40 ans, s'est également positionné pour le 10 Downing Street. Ancien économiste de la Banque d'Angleterre, il a d'abord été ministre du Numérique sous Theresa May avant de devenir ministre de la Santé. "Je mettrai en œuvre le Brexit, puis nous irons de l'avant vers l'avenir radieux que nous devons construire pour le Royaume-Uni", a-t-il affirmé, accompagnant ses propos du hashtag #LetsMoveForward ("Allons de l'avant"). Comme Rory Stewart, il refuse l'idée d'un "no deal".

Le ministre de la Santé, Matthew Hancock, arrive au Conseil des ministres au 10 Downing Street, à Londres, le 14 mai 2019. (WIKTOR SZYMANOWICZ / NURPHOTO)

Jeremy Hunt, le ministre des Affaires étrangères

Agé de 52 ans, le ministre des Affaires étrangères avait d'abord soutenu le maintien dans l'UE en 2016. Puis il avait changé d'avis, déçu par l'approche "arrogante" de Bruxelles dans les négociations. Ancien homme d'affaires parlant couramment le japonais, il a la réputation de ne pas craindre les défis. Et il l'a montré en présidant durant six ans aux destinées du service public de santé (NHS), confronté à une crise profonde. Si Jeremy Hunt a dit qu'un "'no deal' était mieux que pas de Brexit", il estime désormais que chercher à obtenir une sortie sans accord en octobre serait un "suicide politique" pour les conservateurs au pouvoir.

Le ministre des Affaires étrangères britannique, Jeremy Hunt, à Genève (Suisse), le 20 mai 2019. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Dominic Raab, ex-ministre du Brexit

"J'ai toujours dit que je ne l'excluais pas", répond Dominic Raab, député ultralibéral de 45 ans, lorsqu'on lui demande s'il aspire à prendre les commandes de l'exécutif. Ardent partisan de la sortie de l'UE, ce karatéka, ancien avocat spécialisé en droit international, a été brièvement ministre du Brexit entre juillet et novembre. Il a ensuite démissionné, en désaccord avec le traité négocié avec l'UE qu'il juge "mauvais pour notre économie et notre démocratie". Lui serait prêt à un "no deal" en octobre.

L'ancien secrétaire d'Etat au Brexit Dominic Raab, à Londres, le 15 janvier 2019. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Andrea Leadsom, ex-ministre des Relations avec le Parlement

Fervente avocate du Brexit, la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, 56 ans, a démissionné mercredi 22 mai précisant "ne plus croire" que le gouvernement puisse mettre en œuvre le Brexit. Ce départ fracassant avait fragilisé encore plus Theresa May, qui a démissionné à son tour deux jours plus tard.

Après avoir passé trois décennies à la City de Londres, Andrea Leadsom a commencé à se faire un nom lors de la campagne du référendum, alors qu'elle était secrétaire d'Etat à l'Energie. Elle a défendu avec passion le Brexit sans se départir de son calme et de son sourire. En 2016, elle fut finaliste malheureuse dans la course au poste de chef du gouvernement.

L'ancienne ministre chargée des Relations avec le Parlement Andrea Leadsom, à Londres, le 23 mai 2019.  (ISABEL INFANTES / AFP)

Michael Gove, le ministre de l'Environnement

Briguer le poste de Premier ministre ne serait pas une première pour Michael Gove, 51 ans, qui avait déjà tenté sa chance dans la foulée du référendum de 2016. Ministre de l'Environnement et pourfendeur des matières plastiques, cet eurosceptique, lieutenant de Boris Johnson pendant la campagne référendaire, était une des principales cautions pro-Brexit du gouvernement May. Il pourrait toutefois être rattrapé par sa réputation peu flatteuse de traître envers ses amis politiques.

Le secrétaire d'Etat à l'Environnement, Michael Gove, le 7 mai 2019, à Londres. (WIKTOR SZYMANOWICZ / NURPHOTO)

Sajid Javid, le ministre de l'Intérieur

Ancien banquier d'affaires et fils de chauffeur de bus pakistanais, Sajid Javid, 49 ans, visage d'un Royaume-Uni multiculturel, est un cadre influent du parti conservateur. En quelques mois seulement à la tête du ministère de l'Intérieur, il est parvenu à imposer son style. Partisan du thatchérisme et du libre marché, il s'était prononcé contre le Brexit lors du référendum en 2016. Celui qui affiche désormais des positions eurosceptiques serait prêt pour un "no deal" en octobre. 

Le ministre de l'Intérieur Sajid Javid arrive au 10 Downing Street, à Londres, pour le Conseil des ministres, le 14 mai 2019. (ISABEL INFANTES / AFP)

Mark Harper, ancien ministre de David Cameron

Député dans le sud-ouest de l'Angleterre, Mark Harper, 49 ans, est le moins connu des candidats à avoir exprimé son intérêt pour le poste de Premier ministre. Ancien ministre de David Cameron, il se targue d'être le seul candidat à ne pas avoir servi dans le gouvernement de Theresa May. Mais son parcours n'est pas sans faute : alors qu'il était encore secrétaire d'Etat, il avait été contraint à la démission en 2014, la presse ayant révélé que sa femme de ménage n'avait pas de papiers en règle. Mark Harper justifie sa candidature par la nécessité selon lui de renouveler la classe politique. Il estime qu'il faut repousser la date du Brexit pour garantir une sortie avec accord tout en étant prêt à un "no deal". 

Mark Harper, membre du Parti conservateur anglais et député, le 8 octobre 2018 à Londres.  (PAUL GROVER / AP / SIPA)

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