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En visite officielle en Arménie, Vladimir Poutine entend conserver son influence dans le Caucase

Au coeur de cette visite officielle à Erevan, la capitale arménienne : la négociation des accords de paix entre l’Arménie et son voisin, l’Azerbaïdjan, toujours secoués par de nouveaux bombardements, dans un conflit qui a fait des centaines de morts ces derniers mois.

Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vladimir Poutine, le 21 novembre 2022. (MIKHAIL METZEL / SPUTNIK / AFP)

Vladimir Poutine se placerait-il en facilitateur de paix ? Loin de l'"opération spéciale" en Ukraine et de Moscou, le président russe entame une visite officielle de deux jours à Erevan, la capitale arménienne. Il doit notamment assister mercredi 23 novembre au sommet annuel de l’OTSC, l’Organisation du Traité de Sécurité Collective, alliance militaire de la Russie et de cinq anciennes républiques socialistes soviétiques, dont l’Arménie, justement.

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Mais cette visite a surtout pour but de négocier les accords de paix entre l’Arménie et son voisin, l’Azerbaïdjan, après le conflit qui les a opposés en 2020. La zone reste particulièrement agité : l'Arménie a proposé jeudi 17 novembre de créer une zone démilitarisée le long de sa frontière avec l'Azerbaïdjan et autour de la région du Nagorny-Karabakh, disputée entre ces deux pays du Caucase. 
Cette proposition intervient alors que Bakou et Erevan ont multiplié les pourparlers ces dernières semaines pour trouver une issue au conflit territorial qui empoisonne leurs relations depuis trois décennies. Les deux pays se sont affrontés au cours de deux guerres, dont la dernière, en 2020, a fait plus de 6.500 morts. Des heurts ont régulièrement lieu depuis, comme en septembre lorsque 286 combattants ont été tués.  

 

Réaffirmer son influence pour éviter les ingérences

En coulisses, pour Vladimir Poutine, c'est l'occasion de réaffirmer son rôle d’arbitre et de montrer qu'il conserve son influence dans le Caucase du Sud. Le chef du Kremlin avait vu son rôle s'affaiblir ces derniers mois dans la région, car trop accaparé par la guerre en Ukraine

Lorsqu'à la mi-septembre, l’Azerbaïdjan a réactivé le spectre de la guerre de 2020 en attaquant l'Arménie, le Kremlin n'a pas bougé, malgré les centaines de victimes des deux côtés. Pourtant, Moscou est liée à Erevan par l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) : comme pour l’OTAN, ce traité implique un soutien sans faille, y compris militaire, entre les Etats signataires.

L'Arménie a donc décriée une situation inégale, en se voyant privée de son allié traditionnel. Les pays occidentaux, notamment l'Union Européenne, comme la France, mais aussi les Etats-Unis, tentent de profiter de cette brèche pour multiplier les initiatives de médiation. Une ingérence insupportable pour Vladimir Poutine, qui entend bien revenir dans le jeu, et s’assoit donc aujourd’hui à nouveau, à la vue de tous, à la table des négociations.

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