Fermeture de l'espace aérien russe à 36 compagnies : "une non-nouvelle" pour un économiste spécialiste du transport aérien
Pour Loïc Tribot La Spière, économiste spécialiste du transport aérien, cette annonce de la Russie est une "belle rhétorique diplomatique" mais qui "n'aura pas de conséquences ultra dramatiques pour une compagnie comme Air France".
Loïc Tribot La Spière, délégué général du Centre d’Études et de Prospectives Stratégiques (CEPS) et économiste spécialiste du transport aérien, estime lundi 28 février dans l'après-midi sur franceinfo que la fermeture de l'espace aérien russe à 36 compagnies est "une non-nouvelle".
franceinfo : Quelles conséquences peut avoir la fermeture de l'espace aérien russe sur les compagnies françaises ?
Loïc Tribot La Spière : La Russie vient d'annoncer que 36 compagnies seraient blacklistées sur le sol russe. Cette décision, c'est du perlimpinpin. Le ministre des Affaires étrangères russe ne fait que souligner la décision prise par les 36 pays d'interdire ou de refuser à leurs compagnies d'atterrir en Russie. C'est une belle rhétorique diplomatique, mais qui n'a aucun sens, aucun intérêt. C'est une non-nouvelle. Ces compagnies et Etats avaient déjà décidé de fermer leur ciel aux compagnies russes. La Russie ne fait que constater la décision des autres.
Ça veut tout de même dire que ces compagnies, comme Air France, ne peuvent plus survoler la Russie : ça a un impact ?
Air France ne pourra plus atterrir en Russie ni traverser le ciel russe, ce qui aura des conséquences sur un certain nombre de dessertes. Mais nos aiguilleurs et professionnels de l'aérien vont trouver des parades. Ce n'est pas parce que la Russie ferme son espace que le reste de l'économie mondiale va s'arrêter. C'est simplement une mauvaise passe, parce que c'était un couloir qui était pratiqué. Ça a des conséquences, notamment sur le tourisme, sur le business, c'est indéniable. Mais ça n'aura pas de conséquences ultra dramatiques pour une compagnie comme Air France. Ça aura des conséquences, certes, mais gardons raison.
Quelles sont les alternatives pour les compagnies aériennes ?
Les compagnies seront condamnées à trouver une autre façon d'aller à leur destination en ne survolant plus le territoire russe. Ça peut être pour certaines compagnies un parcours beaucoup plus long, mais pour d'autres, ça n'a aucun intérêt. Les compagnies de l'Italie ou la Grèce notamment n'ont aucun intérêt de survoler la Russie pour accéder à la Chine ou l'Inde par exemple. Il est évident qu'il y aura un surcoût pour certaines, notamment en kérosène.
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