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Frappes russes en Ukraine : Moscou "franchit un pas supplémentaire" dans ce conflit avec "des crimes de guerre", affirme la ministre des Affaires étrangères

La France va "poursuivre et intensifier" son aide aux forces ukrainiennes, annonce Catherine Colonna sur France Inter. Des canons Caesar, des missiles, des munitions, ainsi que des véhicules ont déjà été livrés, précise-t-elle.

Article rédigé par franceinfo
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Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, invitée de France Inter, mardi 11 octobre 2022. (CAPTURE ECRAN / FRANCE INTER)

"La Russie de Vladimir Poutine a franchi un pas supplémentaire dans les attaques menées depuis le début de cette guerre", a réagi mardi 11 octobre sur France Inter Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, au lendemain des frappes russes massives sur l'Ukraine. La ministre rappelle qu'il s'agit d'une guerre "choisie par la Russie, une guerre d'agression".

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Catherine Colonna note une évolution dans la tactique militaire russe : "Depuis hier c'est nouveau : ils frappent de façon délibéré sur l'ensemble du territoire ukrainien, des objectifs qui sont des objectifs civils". Selon Catherine Colonna, il s'agit d'"une violation des droits de la guerre, une violation du droit international".

"Il y a des crimes de guerre qui sont commis par la Russie en Ukraine, il faut nommer les choses".

Catherine Colonna

à franceinfo

Selon "les lois de la guerre", poursuit la ministre, il y a des choses "que l'on s'interdit de faire comme exécuter des prisonniers, déplacer des populations, torturer des civils, viser délibérément les civils". "Or, la Russie fait tout ça. Donc la Russie devra rendre compte de tout cela", juge Catherine Colonna.

"La France fait ce qu'elle dit"

Pour Vladimir Poutine ces frappes sont une réaction à l'explosion ce weekend sur le pont de Crimée, une infrastructure clé pour la Russie. "Dans le territoire internationalement reconnu de l'Ukraine, il y a la Crimée. Je ne vois pas ce qui motive les réactions de la Russie sur un territoire qui ne lui appartient pas", a répondu Catherine Colonna.

Au sujet du soutien de la France envers l'Ukraine, la ministre des Affaires étrangères a rappelé qu'il est "diplomatique, politique, humanitaire notamment avec l'envoi de 1 000 tonnes d'aide". Concernant le volet militaire, Catherine Colonna a précisé que la France "fait ce qu'elle dit, contrairement à un certain nombre de partenaires qui tardent". "Nous aidons avec les canons Caesar, nous avons aussi livré des missiles, des munitions, des véhicules de l'avant blindés. Ce que nous livrons fait la différence sur le terrain et les Ukrainiens nous remercient", énumère-t-elle précisant que la France va "poursuivre et intensifier" son aide, y compris militaire.

Nucléaire : un appel "à la retenue et la prudence"

Au lendemain de cette attaque d'ampleur envers plusieurs villes ukrainiennes, dont le bilan humain s'élève désormais à 19 morts, le G7 va tenir une réunion d'urgence. Il sera également question de la Biélorussie, dont le président Loukachenko a annoncé l'envoi de troupes communes entre Minsk et Moscou en Ukraine. "Il serait bien avisé de ne pas le faire", a prévenu Catherine Colonna avertissant que "tout soutien supplémentaire à la guerre que mène la Russie en Ukraine entraînerait des sanctions supplémentaires".

Face à cette escalade dans le conflit, la crainte nucléaire grandit. Lundi, le président américain Joe Biden a parlé d'un "risque d'apocalypse". Sur France Inter, Catherine Colonna a appelé "à la retenue et la prudence". "Ce que nous disons à la Russie, c'est que nous attendons d'elle le comportement responsable qui doit être celui d'une nation dotée" de l'arme nucléaire, a souligné la cheffe de la diplomatie française. "L'arme nucléaire est une arme de dissuasion donc tout agresseur s'exposerait en effet à des conséquences", a-t-elle conclu.

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