Guerre en Ukraine : à Kramatorsk, des volontaires proposent des autobus gratuits pour évacuer les plus fragiles
Dans cette ville de l’Est de l’Ukraine, nouvel objectif militaire de l’armée russe, les civils ont pris massivement la fuite. Des bénévoles comme Alexander aident les plus vulnérables à évacuer avant l'arrivée des troupes de Moscou.
Depuis plusieurs jours, les autorités du Donbass multiplient les appels pour demander aux habitants de fuir afin d’éviter la mort. Cette région de l’Est de l’Ukraine est le nouvel objectif militaire de l’armée russe dont l’offensive est sur le point de débuter.
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Et à Kramatorsk, les civils ont pris la fuite en masse : la ville qui comptait, avant la guerre, près de 220 000 habitants en recense aujourd’hui quatre fois moins, mais il ne suffit pas de vouloir partir pour le pouvoir.
"Ce sont surtout des personnes très âgées"
Aussi, depuis l'appel des autorités à évacuer la ville, Alexander, un jeune volontaire, porte secours aux plus fragiles. "Oui, nous aidons les gens à évacuer vers Dnipro, indique-t-il. Ce sont surtout des personnes très âgées qui ont du mal à se déplacer. Il y a aussi de nombreuses personnes qui n'ont pas d'argent et nos bus sont gratuits."
Des volontaires de #Kramatorsk proposent des autobus gratuits afin de permettre l'évacuation des plus fragiles #Donbass #GuerreEnUkraine pic.twitter.com/KiJfx904Q9
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) April 12, 2022
Avec d'autres bénévoles, ils ont affrété un vieux bus jaune qui sillonne la ville à la rencontre de ceux qui ne peuvent pas fuir. Olga habite avec sa mère au premier étage d'un immeuble d'un autre âge. Alitée et handicapée, il faut plusieurs paires de bras pour porter cette personne âgée jusqu'au bus.
"Je n'ai pas la force de la porter toute seule. En plus, récemment, ma mère a fait une chute et elle s'est fait mal au dos. On doit à tout prix l'évacuer et la sortir de la mort et de la guerre."
Olgaà franceinfo
Il s'agit de personnes très âgées, mais aussi de familles qui n'ont pas les moyens de payer le trajet vers la ville de Dnipro, située à quatre heures de route.
"C'est dur de partir, mais il faut vraiment sauver les enfants, souligne Ira, qui voyage avec ses deux adolescents et sa fille de 8 ans, les yeux rougis et dans le vide. J'ai trop peur des bombardements. Je suis prête à aller n'importe où, pourvu qu'on soit en sécurité. J'ai pris le strict minimum : des sous-vêtements et des paires de chaussettes. Et puis mes papiers." Ira a laissé derrière elle son mari, qui est en âge de combattre. Tous fuient, la peur au ventre, pour ne pas se retrouver piégés sous le feu de l'armée russe.
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