Guerre en Ukraine : à Siversk, ces habitants qui refusent d'abandonner leur ville
L'Ukraine est entrée dans son septième mois de guerre. Depuis juin, l'armée russe concentre ses attaques dans l'oblast de Donetsk, où se trouve notamment la ville de Siversk.
Les forces russes concentrent depuis le mois de juin leur assaut dans la région de Donetsk, à l’est du pays. Les trois quarts de la population ukrainienne qui vivait dans le secteur ont été évacués. Malgré le danger persistant, des centaines d’habitants ont fait le choix de rester sur place, par exemple à Siversk.
Les tirs d'artillerie résonnent dès les premières heures du matin. Audariya, 66 ans, n'a pas quitté son quartier, situé à l'est de la ville. Un quartier à l'abandon, sans eau ni électricité, avec seulement un groupe électrogène, installé par les soldats ukrainiens. Au loin, une colline se dessine. Les premières positions russes se situent juste derrière, à seulement cinq kilomètres.
Rester, malgré les assauts russes
"Ma vie ici passe d'abord par des prières, raconte Audariya. Je vais chercher de l'eau au puits et grâce aux soldats, on peut recharger nos téléphones portables." Dans un étrange sourire, elle ajoute : "Je fais confiance aux forces célestes. Je ressens la présence de Dieu."
À l'autre bout de de la ville habite Olga, une ancienne institutrice. Malgré les immeubles vides et sans vie autour d'elle, la retraitée n'envisage pas une seconde quitter "sa chère Siversk".
"C'est ma ville. Mes fils sont enterrés ici, je ne les abandonnerai jamais. J'ai fait mes études ici, j'ai travaillé pendant 40 ans. J'espère pouvoir tenir encore un mois."
Olgafranceinfo
Avant la guerre, Siversk comptait 40 000 habitants. Il n'en reste aujourd'hui plus que 1 500, dont une partie est favorable à la Russie, bien que la ville soit encore sous contrôle ukrainien. C'est ce que relate Vasil, un soldat dans la 103ᵉ brigade de la défense territoriale ukrainienne, à la tête d'une des unités qui défendent la ville. "Les Russes n'ont pas avancé, explique-t-il. Ils progressent d'un kilomètre et reculent d'un kilomètre. Ils n'ont pas réussi à prendre Siversk et n'y arriveront pas."
Bien qu'elle soit encore aux mains des Ukrainiens, la ville de Siversk n'est pas intacte. La route est truffée d'impacts, les champs de blé sont noirs, brûlés par les tirs de roquettes et d'obus.
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