Guerre en Ukraine : au cœur de la cellule dédiée à l'accueil des élèves ukrainiens en France
Plus de 5 000 jeunes Ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées français. Un chiffre qui devrait rapidement doubler et qui oblige les services de l'Education nationale à s'adapter.
Plusieurs centaines d’enfants ukrainiens arrivent chaque jour en France : une situation exceptionnelle, urgente. En quinze jours, le nombre d'élèves accueillis a été multiplié par sept : de près de 800 à plus de 5 000. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Education, dévoilés le 29 mars 2022, ils sont 5.266 élèves, répartis pour 3 301 en écoles, 1 508 en collèges et 439 en lycées. Les académies qui accueillent le plus d'enfants sont celles de Nice, Versailles ou encore Strasbourg.
A très court terme, peut-être dès la semaine prochaine, ils pourraient être 10 000 élèves scolarisés, selon le ministère qui souligne "avoir encore de la capacité d'accueil", avec un objectif-clé : les scolariser au plus vite, pour qu’ils retrouvent une sorte de normalité, après les traumatismes de la guerre.
Accueillir dans "un temps très très court"
Au coeur de ce dispositif : la "cellule Ukraine" de la rue de Grenelle, à Paris, mise en place dès le 3 mars. Marion Mallet-Petiot est l’une des quatre personnes qui y travaillent. "Il y a une particularité liée à la situation ukrainienne qui est aux portes de l'Europe. Situation inédite de par le nombre d'enfants que nous accueillons dans un temps très très court", analyse-t-elle.
Ce qui différencie aussi ces arrivées d’Ukrainiens, par rapport à d’autres nationalités, c’est le lien constant avec leur pays. D’ailleurs, les enfants continuent de suivre des cours en ukrainien, via internet, explique Florentine Petit, qui coordonne la cellule : "L'accès à la culture, à la langue et au système éducatif ukrainien, c'est un souhait du ministre de l'Éducation ukrainien. Il y a une plateforme ukrainienne qui propose des vidéos de formation, des exercices pour les élèves de collège et de lycée mais aussi une évaluation pour voir comment les élèves progressent."
Un soutien scolaire spécifique
Certaines familles ont l’espoir de revenir en Ukraine rapidement, une fois la guerre terminée. D’autres ne sont qu’en transit vers l’Europe du sud, comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal où d'importantes communautés ukrainiennes sont installées.
En attendant, les enfants sont scolarisés avec les autres élèves, dans des classes ordinaires. Mais ils bénéficient d'un soutien spécifique, pour apprendre le français, comme les autres enfants allophones, grâce aux UPE2A, des unités pédagogiques dédiées. Leur niveau scolaire est "satisfaisant", juge Florentine Petit.
"Il y a un taux d’alphabétisation très important en Ukraine, ce sont des élèves très connectés, qui ont l’habitude du numérique, leurs programmes scolaires ont des matières qui ressemblent beaucoup à ce qu’on a en France"
Florentine Petit, membre de la cellule Ukraineà franceinfo
Le ministère de l'Éducation nationale s'attend à l'arrivée de nombreux jeunes Ukrainiens dans les prochains jours, en atteignant très rapidement la barre des 10 000 élèves. Différents scénarios de prise en charge de ces enfants sont à l'étude pour en accueillir davantage. Pour l’instant, les bras ne manquent pas dans les établissements scolaires, pour intégrer ces élèves au plus vite. L’administration observe une forte mobilisation de la communauté enseignante.
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