Guerre en Ukraine : au Royaume-Uni, les restaurateurs s'inquiètent pour leur célèbre fish and chips
Ce plat typique de la gastronomie britannique est en danger : le poisson et l'huile de friture risquent de manquer, et leurs prix s'envolent à cause du conflit.
Les pommes de terre britanniques ne manquent pas et dégringolent dans la machine à découper des frites. En cuisine chez Olley's, un restaurant réputé dans le sud de Londres pour son célèbre fish and chips, plat typique de la gastronomie anglaise, l'équipe se prépare à l'arrivée des clients.
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Harry Niazi, le dynamique patron, a plein de projets malgré les complications permanentes et imprévisibles : le Brexit, le Covid-19, et maintenant la guerre en Ukraine qui affecte ses affaires. "L'huile, l'huile de cuisson, gros problème !, lâche-t-il. Ça vient d'Ukraine, ils fournissent 80% des besoins ici et en Europe. Comme ils ne produisent plus, les stocks baissent et le prix augmente. C'est très difficile."
"Les tarifs ont grimpé de 20% mais c'est la disponibilité qui me terrifie. S'il n'y a pas d'huile, comment je cuis mes poissons ?"
Harry Niazi, patron du restaurant Olley'sà franceinfo
Dans les bains d'huile de tournesol bouillante, pour l'heure bien remplis, le chef dépose du cabillaud recouvert de panure. Habituellement, près de 30 à 40% du stock est acheté à des pêcheurs russes, mais ces fournisseurs sont frappés par les sanctions. Harry ne peut donc plus compter sur leurs prises.
"C'est un plaisir occasionnel", confie ce client régulier, une boîte en carton tâchée de gras dans la main. Il s'en va pour déguster chez lui son fish and chips hebdomadaire. "Mais je n'aime pas l'idée de manger du cabillaud importé de Russie bien sûr. Il y a matière à réflexion."
Un plat traditionnel et bon marché
Du poisson pané, des frites, de la sauce tartare : ce plat traditionnel fait le bonheur des Anglais depuis 250 ans. "C'est sain, j'adore le fish and chips !", se réjouit cet autre client. Mais c'est aussi parce que c'est un repas bon marché, et si les prix des produits de base augmentent, les clients vont devoir payer plus cher. Ce à quoi ce monsieur rétorque : "Je ne veux aucune hausse des prix, ce n'est jamais bon."
Cette crise s'ajoute aux coûts des carburants et de l'énergie qui s'envolent au Royaume-Uni. La fédération nationale des vendeurs de poisson frit estime que 3 000 des 10 000 enseignes du pays risquent de disparaître avant la fin de l'année.
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