Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du dimanche 17 mars
Sans surprise, Vladimir Poutine a été réélu président de la Fédération de Russie, dimanche 17 mars, avec un score sans appel. Plus tôt dans la journée, la Transnistrie, région séparatiste prorusse de Moldavie, a affirmé qu'un drone explosif envoyé depuis l'Ukraine avait frappé une base militaire de sa capitale. Une version démentie par la Moldavie. Sur le front, deux personnes sont mortes après des frappes dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine. Franceinfo fait le point sur les temps forts de la journée.
Vladimir Poutine réélu, Volodmyr Zelensky dénonce la victoire d'un homme "ivre de pouvoir"
Vladimir Poutine a été largement réélu pour un cinquième mandat présidentiel avec près de 88% des suffrages, dimanche, selon un premier sondage sortie des urnes. D'après la Commission électorale russe, le maître du Kremlin a obtenu 87,97% des suffrages après le dépouillement des bulletins dans un quart des bureaux de vote.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n'a pas tardé à réagir. "Il est clair pour tout le monde que ce personnage, comme cela s'est produit si souvent dans l'histoire, est tout simplement ivre de pouvoir et fait tout ce qu'il peut pour régner éternellement", a-t-il déclaré dans un message sur les réseaux sociaux, estimant que la présidentielle russe n'a "aucune légitimité". "Tout ce que fait la Russie dans les territoires occupés de l’Ukraine est un crime", a-t-il rappelé.
"Cette personne doit se retrouver sur le quai de La Haye. C'est ce dont nous devons nous assurer."
Volodymyr Zelensky, président ukrainiensur X
L'équipe d'Alexeï Navalny, mort en prison il y a un mois, a également dénoncé ce score comme n'ayant "pas de lien avec la réalité". "Les pourcentages inventés pour Poutine n'ont évidemment pas de lien avec la réalité. Cela ne vaut pas la peine d'en parler", a réagi sur Twitter Leonid Volkov, ex-bras droit en exil d'Alexeï Navalny. Au moins 74 personnes ont par ailleurs été arrêtées en Russie pour avoir mené diverses actions de protestation lors de cette présidentielle, a annoncé dimanche l'ONG OVD-Info.
La Transnistrie accuse Kiev d'une attaque par drone
La Transnistrie, région séparatiste prorusse de Moldavie, a affirmé dimanche qu'un drone explosif envoyé depuis l'Ukraine avait frappé une base militaire de sa capitale. "Une explosion a provoqué un incendie sur le territoire d'une base militaire à Tiraspol. Les (constatations) préliminaires ont établi que l'explosion a été provoquée par une attaque de drone kamikaze", a assuré le ministère de la sécurité d'Etat de la république autoproclamée, cité par les médias russes et locaux. Selon cette source, l'appareil provenait de la région ukrainienne d'Odessa.
La Moldavie a, de son côté, rejeté ces accusations. "Les autorités à Chisinau, en contact avec la partie ukrainienne, ne confirment aucune attaque sur la région de Transnistrie", assure le gouvernement dans un communiqué. Selon les autorités, ces accusations participent d'une "tentative de provoquer la peur et la panique". De son côté, le Conseil de sécurité ukrainien a accusé la Russie d'avoir "mené une provocation en Transnistrie avec une attaque de drone kamikaze contre une unité militaire", lui reprochant de vouloir provoquer "une escalade" dans la région.
Deux personnes sont mortes dans la région de Belgorod
Une personne est morte et onze autres ont été blessées dimanche dans de nouvelles frappes sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et visée par de nombreuses attaques ces dernières semaines, a annoncé le gouverneur local. Un homme, qui se trouvait "dans un parking", a été tué, a précisé sur Telegram Viatcheslav Gladkov. "Onze personnes ont été blessées à différents degrés de gravité", a-t-il ajouté, après avoir déjà annoncé ce matin le décès d'une adolescente dans une première série de frappes.
"A notre grande tristesse, une adolescente âgée de 16 ans a été tuée", avait-il écrit sur Télégram dans la matinée, expliquant que la maison dans laquelle elle se trouvait avait pris feu à cause de l'attaque. Son père a également été blessé, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron n'exclut pas l'envoi de troupes en Ukraine
"Je ne le souhaite pas, je n'en prendrai pas l'initiative." Dans une interview au Parisien, publiée samedi, Emmanuel Macron est revenu sur la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine. "Peut-être qu'à un moment donné – je ne le souhaite pas, n'en prendrai pas l'initiative – il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contrer les forces russes. La force de la France, c'est que nous pouvons le faire."
Si l'Allemagne a fait preuve de réticences, le chef de l'Etat a assuré que la France n'est pas isolée en Europe sur ce plan : "Beaucoup de pays en Europe, et pas des moindres, sont totalement sur notre ligne", a-t-il dit, sous-entendant qu'il s'agit de la Pologne et des pays baltes.
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