Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 15 décembre
De nouvelles sanctions adoptées par l'UE et les Etats-Unis à l'encontre de Moscou, la poursuite de l'assaut de l'armée russe sur la ville ukrainienne de Kherson et des coupures de courant dans la principale ville du Sud du pays, libérée le 11 novembre dernier... Franceinfo revient sur les actualités de la journée de jeudi 15 décembre, sur le front diplomatique, ainsi que sur le terrain.
L'UE va adopter de nouvelles sanctions contre la Russie
L'accord sur ce 9e paquet de sanctions européennes, en réponse à la guerre engagée par Moscou en Ukraine, a été conclu à l'unanimité entre les ambassadeurs des 27, jeudi 15 décembre, à Bruxelles, en marge d'un sommet des dirigeants européens. Il devra désormais être entériné par procédure écrite. Si le contenu de ce paquet de sanctions n'a pas été communiqué, la Commission européenne avait proposé, le 7 décembre, d'ajouter près de 200 individus et entités sur la liste noire de l'UE, dont les forces armées de Russie et trois banques du pays. Bruxelles avait également recommandé d'interdire tout nouveau investissement dans le secteur minier russe et de durcir les restrictions sur le commerce des biens à double usage, civil et militaire, en ciblant les substances chimiques, agents neurotoxiques et composants électroniques et informatiques.
Washington sanctionne un proche de Poutine
Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé imposer des sanctions financières contre Vladimir Potanine, ancien vice-Premier ministre de Vladimir Poutine et l'un des hommes les plus riches de Russie. La banque Rosbank, achetée par Vladimir Potanine cette année, est ainsi ciblée en premier lieu par ces sanctions, ainsi que d'autres établissements. Des dizaines de responsables russes du gouvernement et d'entreprises du secteur financier sont également visés par des sanctions. "Nous continuons à renforcer l'isolement de la Russie par rapport aux marchés mondiaux", a déclaré le sous-secrétaire américain au terrorisme et au renseignement financier, Brian Nelson, cité dans le communiqué du département américain au Trésor.
Le pape fait son mea culpa
Le Vatican a confirmé que des excuses ont été faites à la Russie après des propos du pape François sur le comportement présumé cruel des minorités ethniques russes dans le conflit en Ukraine. Le souverain pontife avait affirmé fin novembre, dans une interview, que certains des combattants "les plus cruels" dans l'offensive russe en Ukraine "ne sont pas de tradition russe", mais appartiennent à des minorités comme "les Tchétchènes, les Bouriates", en référence aux peuples autochtones de ces régions russes.
Coupure de courant générale et poursuite de l'assaut à Kherson
"Rien que depuis le début de cette journée, la Russie a bombardé Kherson à plus de 16 reprises ! Seulement en une journée !", a fustigé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne sur les réseaux sociaux. Il a également déploré des "attaques russes brutales" dans le Donbass (est) et dans la région de Kharkiv (nord-est).
Kherson, reprise en novembre par les forces de Kiev, s'est retrouvée "totalement" privée d'électricité jeudi, en raison d'un "fort bombardement" de son "infrastructure essentielle", a précisé le gouverneur régional Iaroslav Ianouchevytch, sur Telegram. "Un fort bombardement d'un site d'infrastructure essentielle se poursuit" dans le quartier de cette grande ville du Sud, libérée de l'occupation russe en novembre, a-t-il ajouté. "L'ennemi a de nouveau frappé le centre de la ville, à 100 mètres du bâtiment de l'administration régionale" déjà bombardée la veille, a indiqué sur Telegram le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Tymochenko, faisant état de "deux morts".
La frappe a "touché un bâtiment utilisé par les autorités locales, des groupes de bénévoles et des organisations humanitaires pour distribuer de l'aide aux habitants de Kherson", a déclaré la coordinatrice humanitaire de l'ONU en Ukraine, Denise Brown, dans un communiqué. Elle s'est dite "choquée" par cette attaque "tragique" qui a notamment coûté la vie à une femme "qui travaillait comme ambulancière pour la Croix-Rouge ukrainienne".
Les combats se poursuivent à l'Est
Dans la région de Donetsk, "les directions de Bakhmout et d'Avdiïvka demeurent l'épicentre des combats", a indiqué jeudi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Dans celle de Zaporijjia (centre-est), un homme de 65 ans a été tué dans un bombardement russe à Marganets, qui a également fait trois blessés dans cette ville située à l'est de Nikopol, le long du fleuve Dniepr, a annoncé l'administration régionale.
De leur côté, les autorités séparatistes prorusses ont fait état d'un bombardement ukrainien sur Donetsk, "le plus massif depuis 2014", année où cette ville est passée sous le contrôle de ces rebelles soutenus par Moscou. Au moins un civil y a été tué et neuf blessés, a déclaré Alexeï Koulemzine, le chef de l'administration russe de Donetsk.
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