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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 19 mai

Les Etats-Unis se disent désormais prêts à autoriser d'autres pays à fournir à l'Ukraine des F-16 de fabrication américaine.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, le 12 mai 2023, à Washington, DC, aux Etats-Unis. (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Une prise de position pour le moins attendue par Kiev. Le président américain, Joe Biden, a signalé aux dirigeants du G7 qu'il donnera son feu vert à la livraison par les Occidentaux d'avions de combat à l'Ukraine, y compris des F-16 américains, a fait savoir un haut responsable de la Maison Blanche, vendredi 19 mai. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée dans le conflit russo-ukrainien.

Les Etats-Unis ouvrent la voie à la livraison d'avions de combat F-16 à Kiev par d'autres pays

Un revirement qui pourrait changer la donne. Joe Biden est désormais prêt à autoriser d'autres pays à fournir à l'Ukraine les avions de combat qu'elle réclame, des F-16 de fabrication américaine. Le chef d'Etat, qui participe au sommet du G7 au Japon, a assuré vendredi à ses interlocuteurs de son "soutien à une initiative commune visant à entraîner des pilotes ukrainiens sur des avions de combat de quatrième génération, y compris des F-16", selon un haut responsable de la Maison Blanche.

"Pendant que l'entraînement se déroulera ces prochains mois, notre coalition de pays participant à cet effort décidera quand fournir des avions, combien, et qui les fournira", a poursuivi le responsable. En suivant, Volodymyr Zelensky a salué une décision "historique". "Le Royaume-Uni travaillera avec les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark pour apporter à l'Ukraine la capacité aérienne de combat dont elle a besoin", a de son côté affirmé le Premier ministre britannique, Rishi Sunak.

Nouvelles attaques aériennes en Ukraine

Kiev et d'autres villes ukrainiennes ont à nouveau été attaquées vendredi à l'aube par les forces russes, selon l'armée ukrainienne, qui a affirmé avoir intercepté tous les drones explosifs qui visaient la capitale.

"La dixième attaque aérienne en 19 jours en mai !", a écrit sur Telegram l'administration militaire de la ville de Kiev, qui a fait état de "plusieurs vagues" de drones explosifs durant la nuit. "Toutes les cibles aériennes détectées se déplaçant en direction de Kiev ont été détruites", a-t-elle affirmé.

 Moscou a recruté près de 120 000 soldats contractuels cette année, selon Dmitri Medvedev

L'ex-président russe, Dmitri Medvedev, a affirmé vendredi que Moscou avait recruté depuis le 1er janvier près de 120 000 soldats contractuels pour son armée. L'armée russe a subi d'importantes pertes en Ukraine, la poussant à renforcer des rangs clairsemés. Anticipant une contre-offensive d'ampleur des troupes ukrainiennes, Moscou a lancé ces dernières semaines une vaste campagne de recrutement.

Le dirigeant, actuellement numéro 2 du Conseil de sécurité russe, s'est félicité de "la poursuite du travail" pour augmenter les effectifs de l'armée "dans le cadre des instructions données [par Vladimir Poutine] sur le sujet".

Le procureur de la CPI placé sur la liste des personnes recherchées en Russie

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a été placé sur la liste des personnes recherchées en Russie, selon une notice publiée par le ministère de l'Intérieur russe, deux mois après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine. Il lui est reproché d'avoir "engagé des poursuites pénales à l'encontre d'une personne notoirement innocente" et de "préparer une attaque envers un représentant d'un Etat étranger".

Vladimir Poutine est accusé par la CPI, basée à La Haye, aux Pays-Bas, de crime de guerre pour la "déportation illégale" de milliers d'enfants ukrainiens dans le cadre du conflit entre Moscou et Kiev. Des accusations rejetées par la Russie.

Nouvelles sanctions du G7 contre la Russie...

Les dirigeants des pays du G7 réunis en sommet à Hiroshima, au Japon, ont décidé de nouvelles sanctions visant à "priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière". Les nouvelles mesures incluent notamment des restrictions sur les exportations de biens "essentiels pour la Russie sur le champ de bataille".

Un peu plus tôt, l'Union européenne avait annoncé son intention de "limiter le commerce des diamants russes". Le Royaume-Uni a également fait part de nouvelles sanctions contre la Russie, portant sur les diamants, mais aussi sur les importations d'aluminium, de cuivre et de nickel. En 2021, la Russie a exporté des diamants pour un montant estimé entre 4 et 5 milliards de dollars.

... Et nouvelles sanctions de Washington contre Moscou 

De nouvelles sanctions américaines contre la Russie vont également frapper Moscou dans tous les secteurs et visent à priver les Russes de soutiens dans la guerre en Ukraine, a annoncé vendredi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen. "Les mesures prises aujourd'hui permettront de limiter la capacité du [président russe Vladimir] Poutine de poursuivre son invasion barbare (...) et à contourner les sanctions" déjà en place, a-t-elle déclaré, en parallèle au sommet du G7 au Japon.

Concrètement, les Etats-Unis placent "plus de 300" personnes, entreprises, navires et avions, à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie, sur leur liste noire. Ils interdisent ainsi les exportations américaines vers 70 entités en Russie et dans d'autres pays.

La Russie interdit l'entrée sur son territoire de 500 citoyens américains, dont Barack Obama

Après la présentation de ces nouvelles sanctions américaines, la Russie a annoncé qu'elle interdisait l'entrée sur son territoire à 500 Américains, dont l'ex-président Barack Obama, en représailles.

"Washington devrait savoir depuis longtemps qu'aucune action hostile envers la Russie ne sera laissée sans réponse", a déclaré le ministère des Affaires étrangères russe. Moscou a fait savoir qu'elle plaçait sur sa liste noire des membres du Congrès américain, des instituts de recherche "impliqués dans la diffusion d'attitudes russophobes et des fausses informations", ainsi que les responsables de compagnies qui "fournissent des armes à l'Ukraine".

Toute médiation impliquant une perte de territoire ou un gel du conflit sera refusée par Kiev

L'Ukraine refuse toute médiation de paix avec la Russie qui n'écarterait pas d'entrée de jeu toute perte territoriale pour Kiev ou un arrêt des combats, a affirmé vendredi à Lisbonne le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba.

"Aucun plan ou initiative de paix, aucune médiation ne devrait impliquer une perte légale ou réelle de territoire ukrainien", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec son homologue portugais, Joao Gomes Cravinho. "Aucune initiative, aucune médiation ne devrait être basée sur la prémisse que nous devrions geler le conflit, puis voir ensuite ce qu'il se passe", a-t-il ajouté.

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