Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de l'attaque de l'emblématique navire russe "Kommouna" en Crimée

La Défense ukrainienne a annoncé que le "Kommouna" était hors d'état de fonctionner après l'attaque de dimanche. Chargé d'opérations de sauvetage, le navire mouillait à Sébastopol, port d’attache de la flotte russe en mer Noire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Cette image d'archives montre le port de Sébastopol, en Crimée annexée, avant l'attaque au missile qui a détruit le QG de la flotte russe en mer Noire, le 22 septembre 2023. (PLANET LABS PBC / AFP)

"Un nouveau jour noir pour la flotte russe en mer Noire." Le ministère de la Défense ukrainien a ironisé sur le réseau social X après le coup symbolique porté, dimanche 22 avril, au Kommouna, un navire de sauvetage de la flotte militaire russe, qui mouillait à Sébastopol. Situé dans ce port d’attache de la flotte russe, dans la péninsule de Crimée annexée, sur les rives de la mer Noire, le vaisseau serait désormais hors d'état de fonctionner. Franceinfo vous résume ce que l'on sait de ce coup porté à la flotte russe, qui perd l'un de ses navires les plus emblématiques.

Un navire "plus en état de remplir ses fonctions"

"Aujourd'hui, la marine ukrainienne a touché le navire de sauvetage russe Kommouna en Crimée temporairement occupée", a déclaré Dmytro Pletentchouk, porte-parole de la marine ukrainienne, sur Facebook"La nature des dommages est en cours de vérification, a-t-il ajouté, mais il est clair que le navire n’est plus en état de remplir ses fonctions." Si on ignore exactement comment le navire a été endommagé par l'armée ukrainienne, cette dernière dispose de missiles antinavire Neptune, comme le rappelle Le Monde.

Le gouverneur de Sébastopol installé par la Russie, Mikhaïl Razvojaïev, avait déclaré plus tôt que l'armée russe avait "repoussé une attaque par un missile antinavire" contre un bateau de la grande ville portuaire. Il n'avait pas précisé le nom du navire attaqué, mais avait affirmé que "des fragments tombés avaient provoqué un petit incendie, qui a été rapidement éteint".

L'un des plus vieux bâtiments militaires du monde

Le Kommouna, d'abord appelé Volkhov lors de son lancement en 1915, a été renommé ainsi en 1922, en référence à la Commune de Paris, rappelle Ouest France.  Il est chargé de sauvetages en haute mer, pour récupérer des sous-marins coulés ou des cargaisons perdues. C'est l'un des plus vieux navires militaires russes encore en fonction, a précisé Kiev. Il a participé aux deux guerres mondiales, et il s'agirait même du plus vieux navire militaire encore en service au monde, selon plusieurs sites militaires.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il a notamment participé à la défense de Léningrad, assiégée par les Allemands, permettant "de récupérer des chars et des véhicules tombés dans les eaux du lac Ladoga", écrit Ouest France. Long de 96 mètres, il peut déplacer 3 100 tonnes à pleine charge et son équipage comprend 99 hommes, précise le quotidien. Durant le conflit en Ukraine, il a servi aux opérations pour retrouver l'épave et les corps des marins du vaisseau amiral le Moskva, qui avait sombré en mer Noire en avril 2022, rappelle BFMTV. "Il constitue une cible légitime et confère à la marine russe des capacités précieuses", a analysé l'expert naval HI Sutton sur le réseau social X.

Les navires russes, cibles privilégiées de l'armée ukrainienne

Ce genre d'attaques "continuera jusqu'à ce que les Russes n'aient plus de navires ou quittent la Crimée", a prévenu le porte-parole de la marine ukrainienne. Ce territoire du sud de l'Ukraine, annexé par Moscou en 2014, est régulièrement le théâtre d'attaques ukrainiennes contre la flotte russe. En février dernier, le renseignement militaire ukrainien (GUR) avait assuré avoir réussi à "couler" la vedette Ivanovets. En novembre 2023, un chantier naval occupé par les Russes avait été la cible de Kiev, puis, un mois plus tard, c'est le navire Novotcherkassk qui avait été frappé par un missile ukrainien. Des frappes stratégiques qui ont permis, en deux ans, de rendre "fonctionnellement inactive" la flotte russe, selon les termes employés par le secrétaire d'Etat à la Défense britannique, Grant Shapps.

Au total, Kiev revendique avoir détruit jusqu'à 30% des bateaux de guerre russes, grâce, notamment, à des drones navals de construction ukrainienne. Ces engins "ne coûtent rien", estime auprès de l'AFP Huseyn Aliyev, spécialiste de l'Europe de l'Est à l'université de Glasgow. Selon lui, le nombre de drones impliqués dans les opérations sur terre et sur mer a augmenté de façon "incroyable" en deux ans d'invasion russe de l'Ukraine. "C'est probablement l'arme numéro un de nos jours, plus importante que l'artillerie et les véhicules blindés", observe-t-il. Une arme qui permet, d'après le président ukrainien Volodymyr Zelensky, de faire comprendre à la Russie "que l'agression a vraiment un prix".

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