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Guerre en Ukraine : "Ici, il n'y a plus de place", la ville de Lviv débordée par l'afflux des réfugiés

En quinze jours, 200 000 personnes ont trouvé refuge dans cette ville à l'ouest de l'Ukraine, relativement épargnée par l'invasion russe. Cela représente plus d’un quart de la population totale de la cité en temps normal.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Fabien Gosset
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des réfugiés hébergés dans le théâtre Les Kurbas de Lviv, transformé en centre d'accueil d'urgence, le 10 mars 2022. (ADRIA SALIDO ZARCO / ANADOLU AGENCY)

L'exode, loin des combats, continue en Ukraine. Conséquence des départs de dizaines de milliers de personnes en Ukraine : l'engorgement de certaines routes, et même de certaines villes de l'ouest du pays, plus épargnées par la guerre pour le moment. C'est le cas de la plus grande ville de cette région : Lviv, ville de passage et ville de refuge, centre névralgique pour rejoindre la Pologne notamment. Mais les capacités d’accueil de la cité commencent à atteindre leur maximum. 200 000 personnes y ont trouvé refuge en deux semaines, c’est plus d’un quart de la population totale de la ville en temps normal.

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Chaque jour, entre dix et vingt trains entrent en gare de Lviv. À leurs bords, on trouve plusieurs centaines de familles originaires de toute l’Ukraine. Des femmes, des enfants et des personnes âgées, éprouvées après un long voyage, traumatisées par le bruit des bombes et des explosions, qui ont rassemblé toute leur vie dans quelques sacs. Dans la soute d’un car en partance pour la Pologne, Anna, les traits tirés dépose un simple bagage cabine. Entre deux bombardements, sa famille a fui Kharkiv dans le nord-est du pays, ville pilonnée par les Russes. "Nous voulons partir plus loin, parce qu'ici, il n'y a plus de place, explique-t-elle, Tout le monde veut s'installer ici, il y a plus de capacité d'accueil pour nous."

Près de 100 000 personnes ont décidé de rester à Lviv

Lydia ,en revanche, veut tenter sa chance à Lviv. Elle est arrivée la veille avec son fils de 19 ans, mutique depuis qu’ils ont quitté Zaporijia, ville du Sud-Est de l'Ukraine où l'incendie de la centrale nucléaire leur fait vivre des jours d'angoisse terrible. "Nous entendions beaucoup des bombardements, des explosions, raconte-t-elle. "Nous avions très peur et nous avions surtout peur de ne plus pouvoir sortir à un moment donné. Donc, nous avons pris cette décision de partir pendant que c'était possible pour trouver le calme."

"Je m'inquiète de ce que nous allons faire après : où vivre, où aller ?"

Lydia, réfugiée

à franceinfo

"Pas d'autre solution que d'accueillir"

Sur les 200 000 personnes arrivées à Lviv et qui y vivent depuis quinze jours, la moitié a décidé de rester sur place et s'interroge, comme Lydia, sur son avenir. Mais malgré la volonté d’une dizaine de milliers de bénévoles mobilisés 24 heures sur 24, la ville est dépassée. Du petit théâtre municipal, au stade en périphérie de la ville, les 500 centres d’accueil de Lviv seront bientôt saturés. Une situation sur laquelle alerte Andriy Moskalenko, premier adjoint au maire de Lviv en charge des questions économiques et sociales."Le maire de Lviv a lancé un appel aux organisations internationales, ajoute-t-il, Pour les appeler à nous fournir des ressources supplémentaires pour accueillir ces gens parce que la ville commence à atteindre la limite de ses capacités. Mais en tout cas, je tiens à confirmer que nous n'avons pas d'autre solution que d'accueillir ces gens et de faire tout ce qui est possible pour leur bien-être."

Une aide d’autant plus urgente que le nombre d’arrivées n’est pas prêt de diminuer et que les évacuations des zones de combat se poursuivent. 

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