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Guerre en Ukraine : les faits marquants du mercredi 2 mars

L'Assemblée générale de l'ONU a largement voté, au septième jour du conflit, un texte exigeant la fin de l'offensive russe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bâtiment de l'université de Kharkiv (Ukraine) en flammes après un bombardement de la Russie, le 2 mars 2022. (SERGEY BOBOK / AFP)

Une semaine après leur entrée en Ukraine, les troupes russes n'ont pas progressé de façon très notable, mais les bombardements ont fait de nouveaux morts, mercredi 2 mars. A la veille d'une deuxième session de pourparlers entre Kiev et Moscou en Biélorussie, l'Assemblée générale de l'ONU a mis la pression sur la Russie en votant massivement une résolution exigeant la fin de son offensive. Franceinfo vous résume les principales informations du jour.

Les bombardements font de nouveaux morts

La grande offensive contre Kiev que certains observateurs craignaient dans la nuit de mardi à mercredi n'a pas eu lieu, mais le maire de la capitale ukrainienne a fait état de combats dans des quartiers périphériques de la ville.

Les frappes ont été plus violentes à Kharkiv, la deuxième ville du pays, où l'université, la mairie ou encore des bâtiments des forces de sécurité et de police ont été touchés. "Il ne reste plus de zone à Kharkiv où un obus d'artillerie n'a pas encore frappé", a affirmé un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur. Les services d'urgence ont dit avoir recensé au moins quatre morts et neuf blessés.

Des bombardements ont également frappé la ville de Jytomyr, à 150 km à l'ouest de Kiev. Des résidents ont affirmé à l'AFP sur place qu'au moins trois personnes avaient été tuées dans un quartier résidentiel.

L'armée russe a revendiqué avoir pris le contrôle de la ville de Kherson, proche de la Crimée, dans le sud de l'Ukraine. Le maire a alerté sur Facebook, évoquant une "catastrophe humanitaire" et demandant la mise en place d'un couloir pour évacuer les victimes.

Pour la première fois, la Russie a avancé un bilan humain de son offensive, affirmant que 498 soldats russes étaient morts depuis le 24 février et revendiquant avoir tué 2 870 "militaires et nationalistes ukrainiens". Deux chiffres qui ne sont pas vérifiables de façon indépendante.

L'ONU exige de la Russie l'arrêt de son offensive

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution qui "exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine". Le texte a été approuvé par 141 pays, cinq s'y opposant et 35 s'abstenant, dont la Chine. La résolution appelle par ailleurs à accorder à l'aide humanitaire un accès sans entrave.

Ce vote clôt deux jours d'interventions au siège des Nations unies à New York. Mercredi, l'ambassadeur ukrainien, Sergiy Kyslytsya, a accusé la Russie de perpétrer un "génocide" et comparé ses actions à celles d'Hitler.

Un cessez-le-feu au programme de pourparlers jeudi

Les délégations de la Russie et de l'Ukraine doivent à nouveau se rencontrer en Biélorussie jeudi, après une première session lundi qui n'avait débouché sur aucune avancée notable. La Russie a annoncé qu'un cessez-le-feu serait sur la table.

Les médias russes RT et Sputnik interdits en Europe

Décidée mardi, l'interdiction des médias Russia Today (RT) et Sputnik dans l'Union européenne est entrée en vigueur mercredi. RT France, la seule filiale basée en Europe de cette chaîne de télévision, a cessé d'être accessible dans l'après-midi chez les opérateurs qui la proposaient, mais reste diffusée en ligne sur son site. Selon la décision de Bruxelles, publiée au Journal officiel mercredi matin, ces deux médias sont accusés d'être des "canaux" des "actions de propagande" de la Russie, qui "menacent directement et gravement l'ordre et la sécurité publics de l'Union".

Près de 875 000 réfugiés partis d'Ukraine

Le nombre de réfugiés fuyant l'Ukraine pour les pays voisins a encore bondi pour atteindre presque  874 026 personnes, mercredi, selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Près de 454 000 ont trouvé refuge en Pologne, principal pays d'accueil. La Hongrie a accueilli 116 348 réfugiés et la Slovaquie 67 000 réfugiés. Quelque 42 900 personnes sont parties vers la Russie.

Emmanuel Macron veut répondre au retour "brutal du tragique dans l'histoire"

"La France prendra sa part" dans l'accueil des Ukrainiens fuyant la guerre, notamment "les enfants forcés à l'exil, séparés de leurs pères partis combattre", a assuré le chef de l'Etat lors d'une allocution, mercredi soir.

"Notre pays amplifiera l'investissement dans sa défense", a aussi déclaré Emmanuel Macron. "A ce retour brutal du tragique dans l'histoire, nous nous devons de répondre par des décisions historiques", a-t-il poursuivi. "Nous ne pouvons pas dépendre des autres pour nous défendre (...) notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape." Le sommet européen informel des 10 et 11 mars à Versailles "aura à décider" sur "le nouveau modèle économique" de l'UE rendu nécessaire par l'invasion russe de l'Ukraine.

Emmanuel Macron a également dénoncé une guerre "nourrie d'une lecture révisionniste de l'Histoire de l'Europe". "La Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur", "cette guerre n'est pas un conflit entre l'Otan et la Russie" et "encore moins une lutte contre le nazisme, c'est un mensonge", a-t-il ajouté dans une allocution à la télévision.

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