Guerre en Ukraine : les faits marquants du lundi 28 février
La journée a notamment été marquée par le début des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie.
Les discussions débutent, mais les armes ne se taisent pas. Des délégations russe et ukrainienne ont entamé en Biélorussie, lundi 28 février, des pourparlers pour tenter de mettre fin au conflit en Ukraine, alors que des combats se poursuivent notamment à Kharkiv, deuxième ville du pays. Après un long entretien téléphonique, le président français Emmanuel Macron a demandé à Vladimir Poutine d'épargner les civils.
Franceinfo récapitule les faits marquants du jour.
Les émissaires russes et ukrainiens regagnent leur pays après des premières négociations
Un premier round de négociations a eu lieu entre les délégations russe et ukrainienne. Les émissaires des deux parties se sont retrouvés dans l'une des résidences du président biélorusse Alexandre Loukachenko, dans la région de Gomel, non loin de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl, qui est en territoire ukrainien.
Après plus de cinq heures de discussion, les délégations ont quitté la table des négociations pour "consultations dans leurs capitales" respectives. Les deux camps ont annoncé vouloir un "deuxième round" de pourparlers avant de quitter la Biélorussie. "Les parties ont établi une série de priorités et thèmes qui demandent certaines décisions" avant un deuxième tour de pourparlers prévu dans les prochains jours, a déclaré Mikhaïlo Podoliak, l'un des négociateurs ukrainiens.
Macron échange avec Poutine, qui réclame la reconnaissance de l'indépendance de la Crimée
Président en exercice du Conseil de l'Union européenne, Emmanuel Macron a longuement échangé lundi avec son homologue russe. A l'issue d'un entretien téléphonique d'environ une heure et demie, l'Elysée a annoncé que le président russe avait "confirmé sa volonté" d'éviter les frappes contre les civils et les axes routiers.
Mais Vladimir Poutine a de son côté réitéré une liste d'exigences à tout règlement du conflit, en utilisant un vocabulaire outrancier désormais habituel. Le président russe a ainsi réclamé la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, annexée par Moscou en 2014, et une "démilitarisation et dénazification" de l'Ukraine. Il a encore souligné que la résolution du conflit "n'était possible que si les intérêts sécuritaires légitimes de la Russie étaient pris en compte sans condition", selon le Kremlin.
Au moins 11 morts dans des bombardements à Kharkiv
La guerre continue de faire rage sur le sol ukrainien. Au moins 11 personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur des quartiers résidentiels de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine située à la frontière avec la Russie, a annoncé le gouverneur régional lundi, disant craindre des "dizaines de morts".
"A cause de ces bombardements toujours en cours, nous ne pouvons pas recourir aux services de secours (...) Actuellement, il y a 11 morts et des dizaines de blessés", a écrit le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur les réseaux sociaux.
L'Ukraine a fait état de 352 civils tués et 2 040 blessés depuis le début de l'invasion, jeudi. Elle affirme que plusieurs milliers de soldats russes ont péri. Les Russes, quant à eux, n'ont donné aucun chiffre.
L'Ukraine demande à être intégrée "sans délai" à l'Union européenne
Dans un message vidéo, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté lundi l'Union européenne à intégrer "sans délai" son pays, qui combat depuis cinq jours une invasion russe. Interrogée par Euronews à ce sujet dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'était prononcée en faveur de cette option. "Ils sont des nôtres et nous voulons qu'ils soient dans l'UE", a-t-elle déclaré dans un entretien à la chaîne Euronews.
"L'adhésion est une demande exprimée de longue date par l'Ukraine. Mais il y a différentes opinions et sensibilités au sein de l'UE sur l'élargissement. L'Ukraine va transmettre une demande officielle, la Commission européenne devra exprimer un avis officiel et le Conseil se prononcera", a tempéré lundi Charles Michel, qui préside le Conseil européen.
Session d'urgence à l'ONU, où l'arrêt des combats est réclamé
Les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations unies ont eu à New York une rare "session extraordinaire d'urgence" consacrée au conflit. Après une "minute de silence, de prière et de méditation", à l'initiative de son président, les appels à arrêter la guerre s'y sont multipliés.
"Les combats en Ukraine doivent cesser", a martelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Trop, c'est trop. Les soldats doivent retourner dans leurs casernes", a-t-il ajouté.
Historiquement neutre, la Suisse choisit de sanctionner Moscou
Un revirement diplomatique inédit. Choquée par la brutalité de l'invasion de l'Ukraine, la Suisse a choisi lundi de reprendre "l'intégralité" des sanctions économiques de l'Union européenne contre la Russie, y compris contre le président Vladimir Poutine lui-même. Historiquement attaché à la neutralité, le pays héberge des banques très prisées des oligarques russes.
Le pays "fait ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque", a insisté le président de la Confédération helvétique Ignazio Cassis, lors d'un point-presse faisant suite à une réunion extraordinaire du gouvernement fédéral.
Un demi-million de réfugiés ont fui l'Ukraine
Plus d'un demi-million de réfugiés ukrainiens fuyant l'invasion de leur pays par la Russie de Vladimir Poutine ont afflué depuis jeudi dans des pays frontaliers, selon le dernier recensement de l'ONU.
Pour la seule journée de dimanche, les gardes-frontières polonais ont précisé avoir recensé près de 100 000 personnes arrivées d'Ukraine et 28 000 de plus dans la seule nuit de dimanche à lundi.
La Russie interdit le survol de ses terres à de nombreux pays
En réponse à la fermeture de l'espace aérien de nombreux Etats aux avions russes, Moscou a annoncé lundi restreindre les vols de compagnies aériennes de 36 pays. Parmi les Etats concernés figurent tous les pays de l'Union européenne, le Royaume-Uni ou encore le Canada.
La Russie ne jouera pas le Mondial organisé au Qatar
La diplomatie passe également par les instances sportives internationales. La Russie a été exclue de la Coupe du monde de football par son organisatrice, la Fifa. L'instance a également annoncé lundi la suspension des sélections nationales et des clubs russes des compétitions internationales "jusqu'à nouvel ordre" en réaction à l'invasion de l'Ukraine, dans un communiqué commun avec la Confédération européenne (UEFA).
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