Guerre en Ukraine : "On s'habitue à ces coupures d'électricité", "ça ne fait plus peur à personne", témoigne une journaliste ukrainienne et habitante de Kiev
La journaliste Tetyana Ogarkova raconte comment les Ukrainiens apprennent à composer avec les coupures de courant, parfois doublées de coupures d'eau potable.
Le courant est revenu à Kiev, victime de bombardements russes lundi 31 octobre. Plus de 80% des habitants de la capitale étaient privés d'eau et "des centaines de localités" étaient sans électricité, selon le gouvernement ukrainien. Mais la population est résistante face aux coupures d'électricité quotidiennes, témoigne Tetyana Ogarkova. La journaliste et responsable du département international à l'Ukraine Crisis Media Center, raconte sur franceinfo mardi 1er novembre que ces attaques de la Russie ne sapent pas le moral des Ukrainiens "mais le renforce", au contraire.
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"On s'habitue facilement à ces coupures d'électricité, parce qu'il n'y a rien de vraiment grave dans cela", juge Tetyana Ogarkova. "La première fois, quand il n'y a pas d'électricité, vous paniquez. La deuxième fois, vous avez déjà appris des gestes pour tenir… ça ne fait plus peur à personne. Ça renforce le moral et surtout la rage contre les Russes qui procèdent par des gestes barbares en détruisant des installations civiles et non militaires".
L'arrivée de l'hiver inquiète
Les coupures d'électricité sont quotidiennes, et durent plusieurs jours après les frappes russes, détaille Tetyana Ogarkova, qui redoute juste de vivre un "blackout" quand elle est dans un ascenseur. Car les coupures peuvent durer "quatre heures, parfois six heures. Certains habitants ont témoigné d'une absence de courant pendant 11 heures, mais c'est plutôt rare".
Autre conséquence de ces bombardements, raconte la journaliste, "dès qu'il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas d'eau potable. Donc on est obligé de faire des réservoirs. Dans notre salle de bains, nous remplissons la baignoire au cas où. Chaque fois qu'il y a de l'eau, on essaie de faire des réserves pour pouvoir tenir."
La crainte des mois à venir, c'est le froid de cet hiver, "surtout si les Russes continuent à frapper les installations électriques, il sera assez difficile de survivre dans le milieu urbain sans le chauffage ". Mais la journaliste assure que chaque Ukrainien pense toujours à un plan B, afin de survivre, au quotidien, dans cette guerre commencée il y a huit mois.
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