"J'ai peur tous les jours" : l'angoisse de ces Français pour leurs proches restés en Ukraine
En France, de nombreuses familles espèrent pouvoir accueillir leurs proches restés en Ukraine pendant l'invasion russe. Mais le rapatriement s'annonce long et compliqué.
Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, plus de 500 000 personnes ont fui le pays pour se réfugier dans des pays voisins a indiqué le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lundi 28 février. Face aux combats qui font rage, le chiffre peut encore augmenter. Des Français se disent déjà prêts à accueillir ces réfugiés. Les candidats à l'exil sont effectivement nombreux mais encore faut-il trouver une solution pour partir.
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Suspendu à son téléphone, Romain retient son souffle en permanence. Sa femme et sa fille de 3 ans et demi sont en Ukraine, sans aucune solution pour en partir. “Elle a cherché pendant des jours, et a essayé d'appeler des voituriers ou des bus, raconte-t-il. Elle a appelé à l'ambassade de France pour s'inscrire sur le registre des personnes présentes sur le territoire ukrainien. Pour le moment, ils ont vraiment conseillé d'éviter absolument tout déplacement et de rester chez soi." Lundi, à l'issue du conseil de Défense, Jean Yves Le Drian a néanmoins expliqué que "les routes pour sortir de Kiev par le sud ne sont pas totalement sûres mais il existe aujourd'hui une opportunité de quitter" la capitale Ukrainienne. Le ministre des Affaires étrangères s'est adressé aux ressortissants français toujours présents en Ukraine, "avec beaucoup d'émotion", leur précisant que les Russes ont fait savoir que "tous les civils pouvaient quitter Kiev librement par l'autoroute Kiev-Vassylkiv".
"Je pense tous les jours à quand je vais prendre ma fille dans mes bras. J'attends ce jour là."
Romainà franceinfo
Romain a demandé des congés à son travail, il se tient prêt à aller chercher sa femme et sa fille en voiture si elles atteignent la Pologne ou la Hongrie. Mais en n'attendant ce père de famille parisien vit un véritable cauchemar. "J'ai peur tous les jours, explique-t-il. À chaque fois que mon portable vibre, j'ai peur. J'ai des palpitations. Je prends des cachets pour dormir. Je reste optimiste, mais évidemment que j'ai peur. C'est une situation que je n’ai jamais connue et que je ne pensais jamais connaître dans ma vie."
"Ma mère se débrouille comme elle peut"
Une angoisse que partage Alina. Cette ukrainienne vit à Dinan dans les Côtes d’Armor. Elle et son mari Dominique cherchent tous les moyens possibles pour rapatrier sa maman âgée de 65 ans. "Elle est toute seule, déplore Alina. Je suis une fille unique et ma maman est veuve. Du coup, elle se débrouille comme elle peut." La difficulté réside dans la traversée de l'Ukraine d'est en ouest explique Dominique.
"Aujourd'hui, il n'y a plus d'avions intérieurs. Le trajet en voiture où il faut traverser toute l'Ukraine est beaucoup trop aléatoire."
Dominiqueà franceinfo
"Il y a des trains d'évacuation mais ils n'indiquent pas les horaires pour mieux protéger le convoi, indique Alina. Si elle arrive à prendre le train normalement, il va l'amener jusqu'à la frontière avec la Pologne. Elle passe peut être à pied cette frontière et normalement, je sais que des Polonais vont pouvoir s'en occuper. Du coup, j'espère qu'elle va pouvoir accéder à Varsovie et après l'avion direct vers Paris et on va pouvoir la récupérer." Alina espère que sa maman trouvera une place lundi dans le train pour parcourir les 1 500 km qui la sépare de la frontière polonaise.
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