L'ex-chef de l'agence spatiale russe envoie à Emmanuel Macron l'obus qui l'a blessé en Ukraine
La France va recevoir un drôle de colis. L'ancien chef de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a annoncé mercredi 4 janvier avoir envoyé au président Emmanuel Macron le bout de shrapnel (un obus contenant des balles) qui l'a blessé en Ukraine. L'engin a été tiré, selon lui, depuis un canon français Caesar fourni à Kiev.
Dmitri Rogozine, qui dirige actuellement un groupe de conseillers militaires apportant une assistance aux forces séparatistes en Ukraine, avait été blessé au dos en décembre lors d'une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine sous contrôle russe, qui avait fait plusieurs morts et blessés. Il avait assuré que l'incident s'était produit au moment d'une "réunion de travail" dans le restaurant de l'hôtel. La chaîne de télévision publique russe Rossia 24 avait de son côté affirmé que l'ex-patron de Roscosmos y célébrait son 59e anniversaire, avec des invités et des musiciens.
"Personne n'échappera à la responsabilité des crimes de guerre"
L'ancien chef de l'agence spatiale avait expliqué après la frappe avoir été opéré à l'hôpital car un morceau d'obus s'était logé au-dessus de son omoplate droite. Dmitri Rogozine, un ardent partisan de l'offensive russe en Ukraine, a expliqué avoir écrit à l'ambassadeur français à Moscou, Pierre Levy. "Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un fragment d'obus d'une pièce d'artillerie française de 155 mm Caesar", a-t-il déclaré dans cette lettre ouverte publiée sur Telegram.
"Il a perforé mon épaule droite et s'est logée dans la cinquième vertèbre cervicale, à un millimètre seulement de différence il aurait pu me tuer ou de me rendre invalide."
Dmitri Rogozinesur Telegram
Contactée par l'AFP, l'ambassade de France a Moscou n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat. Le bombardement ayant blessé Dmitri Rogozine a également tué deux de ses amis, a expliqué ce dernier, en ajoutant : "Toutes nos victimes sont sur votre conscience." "Je vous demande de remettre le fragment retiré de ma colonne vertébrale par les chirurgiens au président français Emmanuel Macron", a encore déclaré le responsable russe. "Et dites-lui que personne n'échappera à la responsabilité des crimes de guerre", a-t-il ajouté.
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