L'Otan engage le processus d'adhésion de la Suède et de la Finlande
Le processus de ratification va être lancé ce mardi, a annoncé l'Alliance. La Turquie, toutefois, fait encore planer une incertitude car elle compte obtenir l'extradition de 73 personnes qui vivent sur le territoire suédois.
Les trente pays membres de l'Otan vont lancer le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, mardi 5 juillet, annonce l'Alliance dans un communiqué (en anglais). "Nous nous préparons à accueillir deux nouveaux alliés dotés de forces et de capacités militaires formidables", a souligné son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg, lors d'une cérémonie pour l'entrée en fonctions du nouveau commandant suprême des forces alliée en Europe (Saceur), le général américain Christopher Cavoli.
La ministres suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, et son homologue finlandais, Pekka Haavisto, ont participé aux dernières discussions, lundi, au siège de l'organisation à Bruxelles, avant donc cette signature qui lancera formellement la procédure d'adhésion.
La Turquie a donné son accord lors du sommet des dirigeants de l'Otan à Madrid, mais le président Recep Tayyip Erdogan a rappelé aux deux pays nordiques les conditions à remplir. Il a notamment évoqué une "promesse faite par la Suède" concernant l'extradition de "73 terroristes", en référence au mémorandum conclu par les dirigeants des trois pays. "Ils les renverront, ils l'ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse", a-t-il assuré, sans plus de détail.
Ankara réclame l'extradition de militants kurdes
Ankara réclame depuis plusieurs années à Stockholm l'extradition de militants kurdes et de personnes proches du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d'avoir fomenté la tentative de coup d'État de juillet 2016. "S'ils remplissent leur devoir, nous soumettrons [le mémorandum] au Parlement" turc en vue de son adoption, mais "s'ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l'envoyer au Parlement...", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse.
La Suède et la Finlande sont membres de l'Union européenne, mais l'accord signé à Madrid "n'engage que ces trois pays", a rappelé lundi la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, Nabila Massrali. "La législation antiterroriste est un droit souverain des Etats, mais elle doit respecter les règles et les droits fondamentaux, a-t-elle déclaré. La Turquie a une interprétation vaste de sa législation contre le terrorisme et elle en profite pour arrêter tous ceux qui s'expriment de manière critique, journalistes, avocats, défenseurs des droits de l'homme."
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