Les Ukrainiens de France partagés entre inquiétude et fierté nationale
Environ 40 000 Ukrainiens sont installés en France. Face aux menaces de guerre, d'invasion de leur pays par la Russie, ils sont inquiets et en appellent à l'Europe.
Svetlana vit en France depuis trois ans. Elle est originaire de l'ouest de l'Ukraine et, avec son compagnon Olivier, elle suit de près les événements. "Ce qui se passe maintenant fait mal, comme un choc. Je suis fière de voir ce que font là-bas mes amis, la famille..."
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Svetlana savoure les plats de son pays dans le petit restaurant parisien qu'a ouvert Alina, à seulement 30 ans : "J'ai l'âge de l'indépendance de l'Ukraine", sourit-elle. Installée en France depuis toute petite, elle revendique cette identité propre et entend "montrer qu'il y a bien une cuisine, une culture ukrainienne, qui est autre que russe. Ce n'est pas un seul peuple, ni un 'grand frère' ou une petite soeur !"
"Poutine essaie d'effacer l'histoire ukrainienne. Et ça permet de comprendre pourquoi le peuple ukrainien se bat pour sa liberté."
Alinaà franceinfo
Raïssa, la cuisinière, est fière que ses garçons, restés là-bas, ne veuillent pas la rejoindre en France : "Ils disent 'non maman', on doit défendre le pays" et restent se battre en Ukraine. Mais ajoute-t-elle, "personne ne veut la guerre. Donc l'Europe doit agir, sinon ce sera la vraie guerre". Alina ajoute : "Personnellement je pense que Poutine ne va pas s'arrêter au Donbass. S'il prend l'est de l'Ukraine, il va vouloir prendre le milieu puis l'ouest, puis partir vers la Pologne."
De l'autre côté de la Seine, dans la cathédrale catholique Saint-Volodymyr-le-Grand, Oleksandr Bilyk, le séminariste, prépare la messe : "On prie pour la paix et contre le risque d'une nouvelle guerre mondiale."
Sur le mur s'étalent en grand les visages de ceux tombés sur la place Maïdan, à Kiev, il y a tout juste huit ans. "Ces gens ont fait le don de leur vie pour leur pays, qu'ils voulaient voir indépendant. Leur sacrifice ne nous permet pas de nous décourager", conclut Oleksandr Bilyk.
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