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Mobilisation en Russie : la Finlande, dernière terre d'accueil des jeunes "objecteurs de conscience" russes

Depuis l'annonce de la mobilisation partielle en Russie, une partie de la jeunesse veut quitter le pays. La Finlande est l'un des derniers pays d'Europe qui leur est ouvert. Comme dans  la question de l'accueil des "déserteurs" russes est posée. 

Article rédigé par franceinfo - Alain Gastal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des voyageurs arrivent à l'aéroport de Helsinki, en Finlande, le 19 août 2022. (ALESSANDRO RAMPAZZO / AFP)

Depuis la fermeture de l'espace aérien de la quasi-totalité des pays européens à la Russie, Helsinki est devenue l'une des dernières portes d'entrée pour les Russes de retour de vacances. Après la Pologne et les pays baltes qui refusent d'accueillir les objecteurs de conscience russes, la Finlande est l'un des derniers pays à le faire. La frontière n'est qu'à 200 kilomètres de la capitale finlandaise. On y croise un couple de quinquagénaires, trop vieux pour être mobilisés, qui reprend le chemin de Saint-Petersbourg. Ce qui se passe en Russie "est moche", précise tout de même monsieur. 

Pour Mikhail en revanche, jeune Russe de retour de vacances en Europe, pas question de repasser la frontière. "Je ne veux pas participer à la guerre, voilà ce que je peux dire", explique-t-il. 

"Je viens de recevoir ma convocation et je ne sais pas quoi faire, je cherche un emploi, je vais peut-être rester ici ou n'importe où ailleurs."

Mikhail

à franceinfo

Le jeune homme est déboussolé, mais il a une certitude : il est "contre la guerre", "c'est vraiment un moment très particulier dans ma vie, je ne sais pas quoi faire."

La question de l'accueil des Russes divise

À quelques kilomètres de l'aéroport, devant l'ambassade de Russie d'Helsinki, une centaine d'opposants à Poutine crient "nous sommes tous ensemble". Ils sont Russes, Ukrainiens ou bien Finlandais. Il n'est pas certain pour autant que les déserteurs russes soient accueillis les bras ouverts. C'est ce que réclame Nikolai, exilé en Finlande depuis deux ans, qui tient une grande pancarte. "L'Union européenne doit ouvrir la porte aux objecteurs de conscience russes", dit-il. "J'ai des amis qui fuient au Kazakhstan, en Géorgie ou en Arménie, mais pas en Europe. La Finlande fait exception, elle accepte des gens, mais aux dernières nouvelles, elle va dans la direction opposée et va cesser de le faire", poursuit-il. 

Pipsa, elle aussi, crie contre Poutine. Elle est Finlandaise et fait partie de l'association "Ukraine-Finlande", mais pourtant, elle souhaite que la frontière soit fermée aux jeunes Russes qui ne veulent pas faire la guerre. "Ces jeunes gens ne veulent pas entrer dans l'armée russe et je les comprends, mais je pense que ce serait bien qu'on ferme les frontières parce qu'on n'a pas besoin d'autant de touristes ici", défend-elle.

Actuellement, les Russes qui arrivent en Finlande détiennent des visas de touristes. Le gouvernement finlandais a récemment fait savoir qu’il souhaitait ne plus les laisser rentrer. Vendredi 23 septembre, ils étaient pourtant encore près de 8 000 à avoir franchi la frontière. 

La Finlande, dernière terre d'accueil des Russes en Europe - Le reportage d'Alain Gastal

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