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Reportage Guerre en Ukraine : après la destruction du barrage de Kakhovka, la ville de Nikopol manque d'eau potable

Plus d’une semaine après la destruction du barrage de Nova Kakhovka, les 50 000 habitants de Nikopol, en amont, sont ravitaillés par des citernes.
Article rédigé par Omar Ouahmane, Jérémy Tuil
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des habitants de Nikopol (Ukraine) font la queue devant les citernes d'eau potable installées par la municipalité. Juin 2023. (JEREMY TUIL / RADIO FRANCE)

Les citernes s'enchaînent. Plus d’une semaine après la destruction du barrage de Nova Kakhovka, la ville de Nikopol, en amont, a vu se vider le réservoir qui alimentait en eau courante les 50 000 habitants encore présents, 100 000 avant la guerre. Résultat, pas une seule goutte ne sort des robinets depuis plusieurs jours, la population est par conséquent ravitaillée en eau potable par des citernes. "Les robinets sont à sec, ça fait quatre jours que ça dure", soupire Olena, 74 ans. La retraitée avait tout connu : les coupures d'électricité, le froid glacial en hiver, mais l'eau avait jusqu'alors toujours coulé à flot.

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Pour approvisionner la population en eau, la mairie de Nikopol a mis en place 24 points de distribution. Julia a fait la queue pendant plus d'une heure avant de pouvoir remplir ses deux bidons : "C'est de l'eau potable, mais il faut d'abord la faire bouillir avant de la consommer. Je m'en sers aussi pour faire la vaisselle, pour me laver et pour l'eau des toilettes. On supportera cette situation le temps qu'il faudra."

"Poutine veut nous renvoyer à l'âge de pierre"

Les habitants patientent dans le calme devant des citernes bleues qui contiennent chacune 1 000 litres d'eau. Leonid, une cinquantaine d'années, a fait le plein pour tenir plusieurs jours. "Je n'aurais jamais imaginé vivre une telle situation. Nous sommes quand même en 2023, c'est triste. Poutine veut nous renvoyer à l'âge de pierre, mais on ne capitulera jamais."

Stockage d'eau à Nikopol. (JEREMY TUIL / RADIO FRANCE)

Sur ce nouveau front, il y a Oleksandr Siou, le maire de Nikopol. Avec la guerre, l'édile veut relativiser la situation : "Nous distribuerons toute l'eau que nous pourrons et en cas de pénurie, nous irons en chercher ailleurs."

"Le plus grave n'est pas de vivre sans eau, mais d'habiter une ville qui est constamment sous le feu de l'artillerie russe. Ça fait un an que Nikopol est bombardée tous les jours, et parfois plusieurs fois par jour."

Oleksandr Siou, maire de Nikopol

à franceinfo

En attendant la construction de nouvelles canalisations pour permettre le retour de l'eau courante, les habitants de Nikopol peuvent compter sur la solidarité de plusieurs villes ukrainiennes, comme Poltava ou Tchernihiv, qui alimentent la ville à l'aide de camions-citernes.

La ville de Nikopol confrontée au manque d'eau potable - le reportage d'Omar Ouahmane et Jérémy Tuil

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