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Reportage Guerre en Ukraine : "Ils disent être nos frères, ils tuent des civils", s'emporte Vitali Klitschko après le bombardement d'un immeuble à Kiev

Article rédigé par franceinfo - Franck Mathevon et Jérémy Tuil
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, devant l'immeble du quartier Obolon touché par un bombardement, lundi 14 mars 2022. (ARIS MESSINIS / AFP)

Les bombardements russes ont fait deux morts à Kiev, lundi. L’une de ces victimes a péri dans une frappe contre un immeuble résidentiel du nord de la capitale. Une dizaine de personnes ont par ailleurs été blessées.

Obolon, dans le nord de Kiev : des tours d'immeubles où vivent des Ukrainiens plutôt défavorisés, un quartier assez pauvre de la capitale ukrainienne. C'est ici qu'un immeuble de huit étages a été éventré à l'aube, lundi 14 mars, par un tir d'artillerie russe. Missiles ou obus, difficile à dire, en tout cas, l'entrée de l'immeuble a été littéralement pulvérisée et les dégâts sont colossaux, jusqu'au 3e ou 4e étage.

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L'incendie qui a suivi l'explosion a brûlé une grande partie des appartements. Iryna habite au 7e étage avec son mari. Elle a pu descendre et quitter l'immeuble par une autre entrée. "On était endormis, il était environ 5 heures du matin, raconte-t-elle. Il y a eu une énorme explosion. Notre porte d'entrée a été complètement soufflée, toutes les fenêtres se sont brisées. Ces Russes ont eux aussi des familles, des enfants, des petits enfants, et ils frappent des habitations comme celle-ci ! je n'ai pas de mots pour qualifier ça. C'est horrible."

Un immeuble du quartier Obolon, à Kiev (Ukraine), touché par un bombardement, lundi 14 mars 2022. (ARIS MESSINIS / AFP)
De source officielle ukrainienne, le bilan s'établit à un mort et une dizaine de blessés. Il aurait pu être beaucoup plus lourd, mais la plupart des résidents ont quitté cet immeuble lors des premiers jours de la guerre. En tout cas, pour les autorités ukrainiennes, cette frappe montre une fois de plus que les Russes visent délibérément des civils. Aucun site militaire ne se trouve à proximité de l'immeuble.

"Ce dictateur fou de Poutine"

Un député ukrainien, Alex Goncharenko, était sur place lundi au pied de la tour visée pour témoigner sa solidarité. Il ne veut pas entendre parler d'une possible erreur des forces russes. "Une grosse erreur ? Mais oui ! Et à Marioupol aussi, c'est une erreur ! A Kharkiv ! Partout, ce sont des erreurs, des erreurs qui tuent des civils, des nouveau nés, des femmes enceintes ! L'erreur, c'est bon pour ce dictateur fou de Poutine. Mais la vraie erreur, c'est quand l'Occident ne réagit pas à ces horreurs, car il ne va pas s'arrêter là."

"Aujourd'hui, c'est un immeuble à Kiev. Demain, ce sera un immeuble à Riga, puis à Varsovie. Et plus loin encore. Il faut que vous compreniez cela !"

Alex Goncharenko, député ukrainien

à franceinfo

Le maire de Kiev, l'ancien champion de boxe Vitali Klitschko, s'est également rendu dans ce quartier du nord de Kiev. Difficile de connaître l'agenda du maire de Kiev, devenu une figure internationale de la guerre en Ukraine presque au même titre que le président Zelensky. Vitali Klitschko reste discret sur ses déplacements pour des raisons de sécurité mais un journaliste ukrainien bien informé nous avait soufflé qu'il était attendu aujourd'hui à Obolon. Quand il sort de sa berline noire, impossible de manquer l'ancien champion de boxe. Deux mètres de haut, carrure imposante, il délivre aux quelques journalistes encore présents son message devant l'immeuble détruit. "Les images de cet immeuble montrent le vrai visage de ces 'amis' de Russie. Ils disent être nos frères, ils tuent des civils. Je n'ai pas de mots. Les images parlent plus que les mots. Et c'est arrivé ici, à Kiev, la capitale de l'Ukraine. Exactement comme à Marioupol, à Kharkiv et dans d'autres villes d'Ukraine."

Pas question de baisser les bras, poursuit Vitali Klitschko : "Il faut qu'on se défende. Qu'on défende nos familles, nos villes, nos enfants, notre futur. Désormais, personne dans notre pays n'est en sécurité. Chaque Ukrainien n'a qu'un vœu, la liberté. Nous n'avons qu'un message adressé aux Russes : arrêtez la guerre, rentrez chez vous, quittez notre terre." Vitali Klitschko se tourne aussi vers l'Occident. Il appelle l'Europe et les Américains à l'unité. Il assure que toute aide militaire ou humanitaire sera utile.

"Ils disent être nos frères, ils tuent des civils", s'emporte Vitali Klitschko après le bombardement d'un immeuble à Kiev - le reportage de Franck Matrhevon et Jérémy Tuil

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