: Reportage Guerre en Ukraine : les Allemands entre fierté et peur sur l’envoi de chars de combat à Kiev
À la descente de son train à Munich (Allemagne), Moritz, étudiant en informatique, a les yeux rivés sur son téléphone pour surveiller les alertes d'actualités. Le jeune homme de 21 ans est soulagé après le feu vert donné par Berlin mercredi 25 janvier à l’envoi de chars lourds en Ukraine. "On doit montrer notre soutien et défendre les valeurs occidentales, défend-il. Cela me touche et me rend triste de voir mourir de nombreux innocents qui n'y sont pour rien. Dans tous les cas, ils méritent de l'aide."
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Sabine, employée dans une compagnie d'assurances, défend elle aussi le choix du chancelier Olaf Scholz. Mais elle regrette les longues semaines d'hésitation. "Il aurait dû prendre position plus vite, lance-t-elle. Il ne faut pas faire toujours traîner les choses en longueur. L'Allemagne déçoit."
"L’Allemagne est un modèle dans l'Union européenne, mais elle se comporte comme si elle avait la trouille."
Sabine, une Munichoiseà franceinfo
Rarement un sujet aura autant divisé. Cette décision était très attendue par la classe politique qui l’a saluée largement. Mais parmi les Allemands, les partisans de la livraison des chars sont presque aussi nombreux que les opposants, 46 % pour, 43 % contre. "C'est presque une déclaration de guerre contre les Russes, en plus, avec une armée qui n'est même pas en mesure de nous défendre, s’inquiète Micha, 53 ans. Nous ne voulons pas de guerre ici. Et je n'ai pas non plus envie d'aller sur le front de l'Est, explique cet opposant. On n'a jamais résolu les conflits de cette manière."
Mercredi, au Parlement, c'est aux sceptiques et aux inquiets que s'est adressé Olaf Schulz. "Faites moi confiance", a répété le chancelier.
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