: Reportage Guerre en Ukraine : sur la ligne de front à Houliaïpole, "il est très difficile d'avancer car les Russes ont monté des fortifications"
Avant la guerre, Houliaïpole était une ville de 20 000 habitants. Aujourd'hui dans cette commune située au sud-est de Zaporijjia, il n'en reste plus que 2 000. Les autres ont fui car les bombardements depuis plus d'un an sont quotidiens. Des immeubles et des maisons ont été soufflés par les explosions. Jeudi 3 août, dans les rues désertes, on croise surtout des soldats ukrainiens qui montent la garde car les Russes sont à sept petits kilomètres de là, et le commandant Oleksander, le reconnaît, difficiles à atteindre : "Il est très difficile d'avancer car les Russes ont monté des fortifications sur le front. Mais nous, on ne les attaque pas, on ne les arrose pas de missiles sans arrêt, on choisit des cibles plus précises".
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Quant à savoir quelles cibles, la question reste sans réponse. C'est top secret, tout comme la nature des nouvelles armes et munitions que sa brigade d'artillerie vient de recevoir, envoyées notamment par les pays alliés. Certaines de ces nations ont d'ailleurs formé des militaires ukrainiens ces derniers mois. "Des nouvelles brigades de combat ont suivi des entraînements à l’étranger, confirme Bogdan.
"Des démineurs de ma brigade sont allés en Pologne. Ils s'entraînent pour être prêts à attaquer."
Bogdan, militaire ukrainienà franceinfo
L'Ukraine assure avoir des milliers de soldats prêts au combat, en réserve si besoin. Depuis début juin, elle a récupéré un peu plus de 200 kilomètres de terres occupées par les Russes. Mais, à ce rythme-là, il faudra des mois voire plus pour atteindre la Crimée, annexée en 2014, son objectif final.
Chaque parti annonce avoir des réserves de troupes prêtes au combat
Sans surprise, la Russie assure que c'est elle qui mène le jeu et ne concède aucun recul. Pourtant, quand on regarde de plus près, on s'aperçoit que ses troupes qui avaient conquis un quart du territoire ukrainien au moment de l'invasion n'en contrôle que 17% aujourd'hui. Elle stagne en tout cas au Sud, bloquée par cette contre-offensive, ce qui explique peut-être ces manœuvres des militaires russes repérées plus au nord de la ligne de front, près de la ville ukrainienne de Koupiansk. Moscou vient d'annoncer par ailleurs avoir recruté 230 000 personnes dans son armée depuis le début de l'année.
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