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Reportage "Il faisait moins d'un kilo quand il est né" : à Kharkiv, les femmes ukrainiennes subissent les effets de la guerre pendant leur grossesse

Dans la clinique prénatale de Kharkiv, l’une des plus importantes d’Ukraine, le personnel s'inquiète du nombre de naissances prématurées en augmentation à cause de la guerre.
Article rédigé par Valérie Crova, franceinfo - Eric Audra
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des médecins de la clinique prénatale de la ville de Kharkiv en Ukraine vérifient les indicateurs d'un nouveau-né, le 12 décembre 2022. (SOFIIA BOBOK / ANADOLU AGENCY / VIA AFP)

"C'est Demyd, il faisait moins d'un kilo quand il est né." Dans sa couveuse, le petit garçon respire grâce à une sonde minuscule comme lui. Le bébé de Katya, jeune ukrainienne de 21 ans, est né à 7 mois de grossesse dans la clinique prénatale de Kharkiv. "J'étais stressée parce que j'ai des proches qui sont à la guerre sur le front : le frère de mon mari", confie la jeune maman.

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Un an après l'invasion russe en Ukraine, les femmes ukrainiennes subissent aussi les effets de la guerre pendant leur grossesse. S'il n'y a pas de chiffres précis quant aux répercussions du conflit sur le taux de natalité au niveau national, les médecins ukrainiens s'inquiètent du nombre accru de prématurés et des complications liées au contexte. La peur de la guerre, Irina, qui garde son petit garçon de sept jours contre elle, l'a vécue dans sa chair quand elle était enceinte de trois mois : "Deux missiles sont tombés sur mon immeuble. Cela a été un très gros choc et cela a eu des incidences sur ma santé."

Demyd est né après 7 mois de grossesse. Le petit garçon respire grâce à une sonde. À Kharkiv, février 2023. (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

"C'est toujours très difficile dans le pays et dans la ville"

Au troisième étage de la clinique prénatale de Kharkiv, les infirmières préparent des médicaments pour les femmes admises dans une unité de soins intensifs. Le calme règne, contrairement aux 78 jours passés au début de la guerre, où il a fallu déménager en catastrophe au sous-sol à cause des bombardements qui visaient un hôpital militaire à côté. "Les conditions étaient bien plus compliquées au sous-sol, explique Victoria, responsable de l'unité. Nous avons organisé l'espace, tout était stérilisé, mais il y avait du stress." Les conditions sont redevenues presque normales "pour le service", explique Victoria mais "dans le pays et dans la ville, c'est toujours très difficile".

"Aujourd'hui, on a tous été réveillés à 4 heures du matin parce qu'il y a eu des explosions. On ne s'est pas endormis et après on est partis au travail parce qu'il faut travailler. Il faut sourire et il faut vaincre."

Victoria, responsable de l'unité de soins intensifs

à franceinfo

Irina Kondratova, la directrice du centre prénatal de Kharkiv, nous pose une question surprenante : "Vous connaissez mon histoire avec David Beckham ?" Irina fait défiler une vidéo sur son portable où l'ancienne star anglaise de football déclare : "Je mets mes réseaux sociaux à disposition d'Irina, directrice du Centre périnatal régional de Kharkiv. Vos dons aident les nouveau-nés à survivre dans des conditions épouvantables." 

Irina Kondratova, la directrice du centre prénatal de Kharkiv, devant la nouvelle couveuse achetée grâce aux dons récoltés par David Beckham. Février 2023. (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

Depuis, la clinique prénatale de Kharkiv est équipée d'une toute nouvelle couveuse achetée grâce aux dons récoltés par l'ex-footballeur.

À Kharkiv, les femmes ukrainiennes subissent les effets de la guerre pendant leur grossesse - Valérie Crova et Eric Audra

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