Reportage "Mon fils est calme ici" : des familles ukrainiennes cherchent à échapper à l’angoisse de la guerre dans un camp de vacances en Moldavie

Un village moldave accueille en ce mois de juillet un groupe d’enfants ukrainiens et leurs mères. Ils viennent d'Odessa, où comme presque partout en Ukraine, les sirènes d’alertes aux raids aériens font partie du quotidien.
Article rédigé par franceinfo - Maria Gerth-Niculescu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des jeunes réfugiés ukrainiens dans un centre d accueil à Chisinau en Moldavie, le 18 avril 2022. Photo d'illustration. (VALERIA MONGELLI / HANS LUCAS / VIA AFP)

C'est un moment de détente pour Kira, 5 ans, arrivée depuis Odessa avec sa maman Alina Nizhnik le temps d'un camp de vacances en Moldavie. Des sorties, des jeux et des ateliers d'art plastique sont prévus pour les enfants et pour les mamans. La possibilité d'oublier l'espace d'un instant les difficultés du quotidien. "Je suis venue ici pour me reposer de la guerre et de l'angoisse omniprésente qu'elle génère, raconte Alina. Je vois que Kira est détendue, soulagée. On se sent toutes les deux biens ici."

La jeune Nadia Burenko est venue avec ses deux enfants, Miroslava, six mois, et Vova, 4 ans. Ils ont fui Kherson vers Odessa au début de la guerre. "Mon fils est calme ici car il n'y a pas de sirènes d'alerte, explique Nadia. Il réagit très mal à ces sirènes."

"D'habitude, mon fils va à la maternelle cinq jours par semaine et dès qu'une sirène retentit, les enfants doivent descendre vers le bunker. Ça peut arriver pendant qu'il dort, pendant qu'il joue, et il doit réagir vite. Cela a un impact psychologique."

Nadia Burenko, Ukrainienne

à franceinfo

Le camp d'été est organisé par l'association Vent d'est, établie dans le village d'Horodiste, à 100 km au nord de la capitale moldave. "Nous avons acheté l'ancienne école qui était en ruines, indique Tatiana Pagu, cofondatrice de l'organisation. Nous avons reconstruit cette école dans le but de faire une éco-pension qui puisse accueillir des gens en détresse, des gens défavorisés."

Kinésiologue de formation, Tatiana propose aussi un accompagnement psychologique."C'est très important de prendre soin des mamans qui élèvent toutes seules leurs enfants, explique-t-elle. Mais elles font tout le possible pour se sentir en sécurité, travailler avec leurs émotions, leurs traumatismes pour apporter une paix à leurs enfants à côté d'elles."

Selon l'Unicef, 4.3 millions d'enfants ukrainiens sont déplacés en raison de la guerre, soit plus de la moitié de la population infantile du pays. 

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