: Reportage "Si notre pays nous le demande, nous irons à la guerre" : à Lviv, des volontaires ukrainiens répondent à l'appel de la mobilisation générale
Face à l'armée russe, les Ukrainiens ont besoin de toutes les forces vives de la nation. Les citoyens peuvent rejoindre les rangs de la défense territoriale. Depuis la ville de Lviv, dans l’ouest du pays, épargnée par les combats, franceinfo a rencontré plusieurs de ces volontaires.
Cinq jours après le début de l’invasion russe, la guerre en Ukraine se poursuit, lundi 28 février. Le pays tente de faire barrage à la puissance de feu de l’armée de Vladimir Poutine. La deuxième plus grande armée du monde bénéficie sur le papier d’une supériorité militaire écrasante. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décrété la mobilisation générale vendredi et tous les hommes âgés de 18 à 60 ans ont interdiction de quitter le territoire. Par ailleurs, sur la base du volontariat, une armée provisoire constituée d’hommes et de femmes qui, pour certains, n'ont jamais tenu une arme de leur vie.
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Dans la ville de Lviv, il n’y a pas de bombardements ni de troupes russes. Pour autant, la guerre est bien là. Il y a les sirènes d'exercice pour le moment, et il y a ces Ukrainiens en file indienne qui viennent s'inscrire à la mairie pour rejoindre les rangs de la défense territoriale. "J'ai assisté aux événements de la place Maïdan en 2014 mais je n'ai jamais été en confrontation directe avec un ennemi, raconte Mikhaïl. Mon fils est informaticien et je suis directeur d'une revue littéraire universitaire. Tout ce qui est militaire, ce n'est pas ma tasse de thé, et pourtant, on est là." Son fils est là, mais en retrait derrière Mikhaïl. "Mon fils : la timidité, le décore", dit-il reprenant une expression ukrainienne, des mots de tendresse d'un père pour son fils.
"C'est une grande tragédie pour n'importe quel père d'envoyer son fils à la guerre et potentiellement, de le voir se faire tuer pendant des combats. D'autant plus qu'avec ma femme, c'est notre fils unique. Mais si notre pays nous le demande, nous irons tous les deux sans aucune hésitation."
Mikhaïl, Ukrainienà franceinfo
Une vieille dame circule parmi la file des volontaires. Elle distribue des images saintes, des petites prières aussi, appelant à la paix. Mais l'heure n'est pas à la trêve. "On est sûr qu'il y a des espions russes dans la ville. On est donc là pour surveiller. Et si jamais on voit quelqu'un de suspect, on appelle la police", explique Viktor, qui s'est porté volontaire pour patrouiller de nuit après le couvre feu de 22 heures. Difficile de confirmer les faits avancés par ce retraité, mais cela témoigne tout de même de cet état de méfiance permanente qui plane à Lviv.
Méfiance, mais pas de quoi entamer le moral de ses troupes de soldats amateurs. "Vous savez, les Ukrainiens ont toujours des petites bagarres entre eux, mais quand il y a un malheur, ils sont tous là, debout", explique l'un d'eux. Sous la neige qui commence à tomber, ces hommes qui attendent dans le froid sont bel et bien debout.
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