: Témoignage Guerre en Ukraine : après la mort d'Arman Soldin, l'émotion d'un journaliste qui se souvient de "quelqu'un de généreux"
"J'ai tout de suite pleuré, ça m'a beaucoup touché". Mardi 9 mai, peu après 18 heures, quand il a appris la mort du journaliste français Arman Soldin, lors d'une attaque de roquettes près de Bakhmout, Caleb Larson a été submergé par l'émotion. Les deux hommes avaient le même âge. Arman Soldin, 32 ans, est devenu le troisième journaliste français mort en Ukraine et travaillait pour l'Agence France Presse (AFP). Caleb Larson, lui, travaille pour l'agence de presse Associated Press (AP), et pourtant sur le terrain, il n'y avait pas de concurrence.
"Dans le journalisme comme dans d'autres boulots, tu fais la connaissance de gens avec qui ça fonctionne bien. Arman était un de ces gars très positifs, souligne Caleb Larson, encore très ému par la disparition de son confrère. C'est une mauvaise comparaison mais, quand tu vas à une fête ou dans un bar, c'est comme quand si tu rencontrais quelqu'un de généreux et qui prend le temps. C'était un gars comme ça."
Ne pas s'arrêter de s'informer
Caleb et Arman appartenaient à la même bande de journalistes : des trentenaires, de toutes les nationalités, qui échangeaient des infos sur un groupe WhatsApp. Mardi soir, ils ont laissé tomber le travail, pour parler ensemble de leur ami. "On discutait et puis on s'est demandé ce que l'on devait faire, ce qu'Arman aurait fait. Un de mes copains a dit : 'je ne me sens pas bien alors j'ouvre une bouteille de vin et je bois un verre à la santé d'Arman'. Et c'est exactement ce qu''il aurait voulu."
"J'aurais aimé connaître Arman Soldin un peu plus longtemps. Malheureusement, ce n'est pas possible".
Caleb Larson, journaliste indépendant en Ukraineà franceinfo
Partager un verre, et ne pas s'arrêter d'informer car pour Caleb, la mort d'Arman ne change pas grand-chose au quotidien. Il retournera comme les autres sur le terrain pour continuer, malgré les risques, à raconter la guerre.
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