: Témoignage Guerre en Ukraine : "Je suis transgenre, ce qui est un gros problème" pour la Russie, explique une Américaine engagée aux côtés des Ukrainiens
Depuis son intégration dans la 113e brigade de défense de Kharkiv et après des semaines d'entraînement, Sarah vit dans des tranchées, au plus près des positions de l'ennemi. "J'ai été engagée comme secouriste. Sur la ligne de front, il n'y a personne entre nous et les Russes", explique-t-elle. Détestée par les médias russes, Sarah Ashton-Cirillo est arrivée au début de la guerre en Ukraine comme journaliste pour un magazine LGBTQI+. Cette femme transgenre américaine se bat désormais avec les soldats ukrainiens. Mais le 22 février, elle a été touchée par des éclats d'obus. Celle qui est devenue un symbole de la lutte pour la liberté d’expression et la tolérance est depuis sortie de l'hôpital.
Décrite comme "une créature" par la télévision russe
"Sarah, ça va ?", peut-on entendre dans une vidéo publiée sur Twitter. Elle y raconte, quelques minutes après l'impact, sa première blessure de guerre. "Ça va, monsieur. Et vous savez quoi ? Ils ne peuvent pas nous tuer. Gloire à l'Ukraine !". Sarah se souvient du moment où elle a été blessée : "Les Russes étaient en train de nous attaquer sur la ligne de front, et dans ces situations, le rythme des tirs d'obus s'accélère. Et là, je me suis dit 'wow, ça a explosé juste à côté'. J'ai tourné ma main, un morceau avait été arraché."
"Quand nous avons décidé de publier la vidéo, nous l'avons pensée comme une provocation", poursuit l'Américaine. "Nous étions certains que les Russes allaient la voir parce qu'ils regardent tout ce que je fais. Je voulais leur faire comprendre qu'ils avaient eu une chance de me tuer et qu'ils ne l'avaient pas saisie." Pari réussi : la télévision nationale russe s'est emparée quelques jours après du sujet, qualifiant Sarah de "créature". "C'est difficile à croire, mais aujourd'hui, le monde LGBTQI+ s'est invité à Bakhmout, avec la blessure de la mercenaire transgenre américaine, Sarah Ashton-Cirillo", a déclaré la présentatrice russe à la télévision.
"Je représente l'idée que tout est possible quand on vit dans une démocratie libérale. La Russie a peur de ça."
Sarah Ashton-Cirillo, une femme transgenre qui se bat en Ukraineà franceinfo
Car Sarah est désormais plus qu'une combattante, c'est un symbole de tout ce que la Russie de Poutine exècre en Occident. "Je suis transgenre, ce qui est un gros problème pour eux. Je suis franche et je n'ai pas l'air d'un soldat normal", lance la femme transgenre. "Cette guerre est une bataille pour la liberté de toutes et tous. En face, ils défendent la tyrannie et l'esclavagisme." Le combat de Sarah Ashton-Cirillo continue dans les médias, sur les réseaux sociaux et bien sûr dans les tranchées. Elle a signé un contrat de trois ans avec l'armée ukrainienne et vient d'être promue sergent.
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