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Guerre en Ukraine : "La camionnette a roulé sur une mine", témoigne une famille qui a fui Marioupol

La grande ville de l'Est de l'Ukraine, assiégée par les forces russes, voit chaque jour des civils braver les bombes pour fuir par une route particulièrement périlleuse.

Article rédigé par Jérôme Jadot - Eric Audra
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Zinaïda, une habitante de Marioupol qui a été blessée lors de sa fuite de la ville (ERIC AUDRA / RADIO FRANCE)

"La camionnette a roulé sur une mine", le témoignage d'une famille qui a fui Marioupol au micro de Jérôme Jadot

La vie à Marioupol devient très difficile pour les rares civils ukrainiens qui y restent. Le 23 mars 2022, ils étaient environ 100 000 à ne pas avoir réussi à fuir et vivent toujours dans les ruines ou dans les abris de Marioupol. Malgré tout, certains bravent les bombes qui s'abattent sans relâche sur la ville et fuient. La route qui mène à Zaporijia, à 200 kilomètres de là, est empruntée par des dizaine de milliers de civils depuis dix jours. Mais ce trajet se révèle particulièrement dangereux : mines et tirs d'artillerie menacent ceux qui l'empruntent. 

Assise sur un banc du centre pour déplacés de Zaporijia, jeudi 24 mars, à côté de son chien et d'un sac de vêtements, Zinaïda a une jambe dans le plâtre et la mine accablée. Trois jours plus tôt, elle était au sous-sol, chez elle à Marioupol quand la bombe est tombée : "Il y a eu un grand fracas, tout a tremblé, la maison a volé en éclats" raconte-t-elle.

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Indemnes, Zinaïda et sa famille fuient à bord d'une camionnette. Mais, dans la confusion, ils empruntent un mauvais itinéraire et sont stoppés par une autre explosion : "La camionnette a roulé sur une mine. L'arrière a volé en éclats, j'ai eu la jambe cassée, tout comme ma petite nièce."

"Je sursaute au moindre bruit"

Allongée sur le banc d'à côté, la fillette aux cheveux blonds serre une peluche toute neuve, entre deux crises de larmes. Une psychologue est à son chevet : "Elle est très stressée parce qu'elle a perdu contact avec ses parents. Elle ne sait pas s'ils sont morts ou vivants", précise-t-elle.

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Soulagée malgré tout d'être tous arrivés à Zaporijia après ce périple, Zinaïda touche à peine au sandwich qui lui a été distribué : "Je me sens très mal. J'ai peur de tout, je sursaute au moindre bruit. J'ai tout perdu, c'est effroyable." Quelques minutes plus tard, un volontaire les accompagne, elle et sa petite nièce, jusqu'à une voiture. Elle file se réfugier chez sa fille à Kiev, où les bombes ont déjà fait fuir la moitié de la population de la ville.

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