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Témoignage Le message du maire de Lviv à Emmanuel Macron : "À chaque heure qui passe, des citoyens ukrainiens meurent. Et ces morts seront sur votre conscience"

Article rédigé par franceinfo - Sandrine Etoa-Andegue et Fabien Gosset
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Andriy Sadovy, le maire de Lviv, dans l'Ouest de l'Ukraine, travaille sans relâche depuis le début de l'offensive russe. Il pose ici dans son bureau, le 16 mars 2022. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Organisation de l'accueil des refugiés, soutien logistique aux grandes villes assiégées, la mairie de Lviv, dans l'Ouest de l'Ukraine, est sur tous les fronts et notamment son maire Andriy Sadovy. franceinfo l'a suivi dans l'une de ces journées sans fin depuis le déclenchement de l'offensive russe.

Visite d’un ex-ministre de la Défense, obsèques de soldats... Il n’y a plus de jour ou de nuit pour le maire de Lviv, Andriy Sadovy, qui est sur le pont 24 heures sur 24 depuis trois semaines. Marta, sa collaboratrice, confie en français : "On est là chaque jour, même le week-end. C'est vraiment une situation d'urgence."

L'édile ajoute : "Je n’ai plus de larmes. La dernière attaque des Russes, il y a une semaine a fait 35 victimes parmi nos soldats. Je parle avec les parents, es pères surtout. Quand tu discutes avec eux, tu sens qu’ils sont fiers que leur enfant ait donné leur vie pour l’Ukraine, ça n’est jamais arrivé avant. Dans cette guerre, il y  40 millions de combattants, le pays est une armée. Nous sommes invincibles."

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Andriy Sadovy, le maire de Lviv, dit être en contact permanent avec l’ambassade de France et en profite pour adresser un message à Emmanuel Macron, le 16 mars 2022. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

"Le président français a aujourd’hui une grande responsabilité"

La grande préoccupation du maire de Lviv, c’est, dit-il, cette guerre qui se rapproche de l’ouest de l'Ukraine et donc l’Europe. "Lviv se défendra et elle se prépare pour ça" dit-il. "Je suis optimiste, je crois en mes concitoyens, en l’Ukraine et en notre victoire. Notre ville est prête, il y a les brigades de défense territoriale, un système de sécurité bien rodé, mais vous savez, les Russes ont des milliers de roquettes, c’est difficile de toutes les arrêter."

Andriy Sadovy dit être en contact permanent avec l’ambassade de France. Il profite de cet entretien pour adresser, en anglais, un message franc et direct à Emmanuel Macron : "Le président français a aujourd’hui une grande responsabilité sur ses épaules par rapport au futur de la France, de l’Europe et du monde. À chaque heure qui passe, sans zone d’exclusion aérienne, ce sont des citoyens ukrainiens qui meurent. Et ces morts seront sur sa conscience.

Guerre en Ukraine : écoutez le message du maire de Lviv à Emmanuel Macron. Le reportage de Sandrine Etoa-Andegue et Fabien Gosset

La priorité est l’accueil des réfugiés

Il y a urgence à agir face à la crise des réfugiés, avertit aussi le maire de Lviv. 200 000 personnes sont arrivées dans sa commune depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, en train et en voiture essentiellement. C’est comme si une nouvelle petite ville s’était créée dans la cité de presque un million d’habitants à quelques kilomètres de la frontière avec la Pologne.

"Il y a un gros problème avec les voitures au centre de la ville. C'est un gros inconvénient pour les voitures de l'aide humanitaire ou des services médicaux qui doivent passer vite : ils n'y arrivent pas", glisse Marta, collaboratrice du maire.

Marta, la collaboratrice du maire de Lviv, confie en français le 16 mars 2022 : "On est là chaque jour, même le week-end. C'est vraiment une situation d'urgence." (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)


Aujourd’hui, presque toutes les dépenses de la ville sont gelées. "La priorité est l’accueil des réfugiés", détaille Andriy Sadovy. "Premièrement, nous devons leur trouver de quoi manger, se mettre au chaud. il s’agit de grosses dépenses pour nous, environ un million de dollars par jour. De plus il faut gérer toute la logistique, pour les loger, leur octroyer une aide médicale... Tout cela ne s’est pas organisé en six mois mais en deux semaines, ce fut très rapide mais pour l’instant, tout fonctionne bien.", conclut-il.

Du petit théâtre municipal au grand stade en périphérie, 500 centres d’accueil ont été ouverts pour ces déplacés. Mais si la guerre continue, la ville atteindra vite ses limites.

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