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Témoignage "Tant qu'il y a des gamins qui meurent pour rien, il faut rester là" : un combattant français parti en Ukraine raconte la guerre

Après trois de mois de guerre, la détermination de Nicolas, Français parti combattre en Ukraine, reste intacte malgré les morts et les blessés. Il a accepté de témoigner au micro de franceinfo. 

Article rédigé par Agathe Mahuet - Édité par Théo Uhart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une femme passe devant les ruines d'un immeuble à Irpin, près de Kiev, au 100e jour de la guerre en Ukraine. (Sergei SUPINSKY / AFP)

"Vous pouvez mourir sans avoir tiré un coup de feu" : voilà comment Nicolas raconte ce qu'il qualifie de "sale guerre" en Ukraine. Le Franc-Comtois, qui a rejoint les rangs des combattants ukrainiens dès le mois de mars, a accepté de raconter à franceinfo son quotidien, et confie son envie de rester "jusqu'à la fin de la guerre".

Vous pouvez écouter son témoignage juste ici.

Nicolas, Français parti combattre en Ukraine depuis mars, témoigne au micro de franceinfo

"La casse tous les jours"

"Une fois que les Russes ont fait leur salves, ils partent. Et vous restez là, comme un con, dans la tranchée avec ta pelle, ta kalachnikov. Et puis le manque de nourriture, pas d'eau potable... c'est une sale guerre, raconte le Français. Il y a les morts tous les jours, il y a les blessés tous les jours,  il y a la casse tous les jours."

Comme Nicolas, plusieurs Français sont partis au combat en Ukraine, environ 150 selon le ministère des Affaires étrangères. L'un d'entre eux est mort vendredi 3 juin. On sait qu'il avait rejoint la Légion internationale et qu'il se trouvait dans la région de Kharkiv. L'homme de 32 ans a été "mortellement blessé dans les combats", a précisé le Quai d'Orsay dans un communiqué. "Forcément, ça fait réfléchir", admet Nicolas, qui insiste sur un autre aspect "terrible" de la guerre dont "on ne parle pas" : les blessés. 

"Je suis passé dans un hôpital militaire pour voir un frère d'armes. Le nombre de gens qui sont amputés, qui ont les bras au moins, les jambes en moins... C'est terrible. L'artillerie déchiquette les corps."

Nicolas, Français parti combattre en Ukraine

à franceinfo

"Tant qu'il y a des gamins qui meurent pour rien, il faut rester là"

"C'est Verdun avec la technologie de 2022, dit encore le Français. Des fois, dans une unité, il peut n'y avoir qu'un ou deux morts mais il va y avoir cinq mecs qui sont démembrés. Les hôpitaux en sont remplis." Mais cela ne décourage pas celui qui est parti en Ukraine il y a maintenant trois mois et qui pense rester "jusqu'à la fin de la guerre". "Maintenant, la victoire c'est quoi ? La fin de la guerre, c'est quand ?", s'interroge le Français.

"Tant qu'il y a des gamins qui meurent pour rien, il faut rester là", assure le Français. "Il y a des pères de famille, des gens qui ont des femmes qui les attendent et leur disent de rentrer pour les enfants, qui laissent leur peau. Moi j'en ai pas, donc c'est normal que je sois là", conclut Nicolas.

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