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Visite de l'AIEA à Zaporijjia : "Cela va permettre d'aller enfin voir sur place ce qui se passe", réagit une experte du nucléaire

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Une équipe de l'Agence internationale de l'énergie atomique est en route pour contrôler la centrale ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les Russes depuis mars.

"Cela va permettre enfin d'aller voir sur place ce qui se passe, quelles sont les conditions d'exploitation de cette centrale", réagit lundi 29 août sur franceinfo Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, alors qu'une équipe de l'Agence internationale de l'énergie atomique est en route vers la centrale nucléaire de Zaporijjia. Le directeur de l'AIEA l'a annoncé sur Twitter.

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Depuis le 4 mars, la centrale est occupée par les forces russes. "Le travail de ces équipes" de l'AIEA "va être de discuter avec l'exploitant, le personnel de la centrale, pour voir s'il est en mesure d'assurer sa fonction, c'est-à-dire de maintenir les systèmes et la sûreté de l'ensemble des systèmes de la centrale, explique Karine Herviou, qui rappelle que la centrale est opérée par du personnel ukrainien, occupée par l'armée russe. On peut imaginer que le personnel est sous forte pression, sur la ligne de combat, donc leurs familles sont peut-être aussi affectées par les combats. On imagine qu'ils sont dans des conditions très difficiles."

"Tout n'est pas couvert"

La centrale a été déconnectée du réseau électrique ukrainien la semaine dernière. Karine Herviou rappelle qu'il faut absolument rétablir "soit une ligne d'alimentation électrique, soit ravitailler en carburant la centrale". "Une centrale nucléaire a besoin d'électricité pour continuer à refroidir le coeur du réacteur une fois qu'il est arrêté", poursuit-elle. En attendant, il y a une vingtaine de groupes électrogènes de secours, qui peuvent alimenter les circuits de refroidissement du réacteur pendant sept à dix jours.

Les observateurs de l'AIEA vont pouvoir faire le tour des équipements autour de la centrale, notamment des capteurs de réactivité. "Pour l'instant, les balises, qui permettent d'identifier s'il y a un rejet radioactif en cours, ne montrent aucun signe d'activité dans l'atmosphère, il n'y a donc pas d'accident à la centrale en ce moment", précise-elle, avant d'ajouter que le risque d'un bombardement n'a pas été pris en compte lors de la construction de la centrale. "Les réacteurs ont une certaine robustesse, mais tout n'est pas couvert", conclut-elle.

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