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Campagne anti-migrants à Béziers : la justice rejette la requête d'associations

Les affiches polémiques ayant été retirées, le juge a estimé que la demande des associations était sans objet. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'une des affiches polémiques installées à Béziers (Hérault) par le maire, Robert Ménard, le 13 octobre 2016. (MAXPPP)

Le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a rejeté, lundi 24 octobre, une requête en injonction de deux associations contre la ville de Béziers, dirigée par Robert Ménard, proche du Front national. Esprit libre et Cultures solidaires contestaient des affichages et publications hostiles aux migrants, une campagne de "propagande" jugée "xénophobe et raciste".

Elles avaient saisi la justice selon la procédure de référé liberté, destinée à permettre de mettre fin en urgence aux atteintes graves portées aux libertés fondamentales par une autorité administrative. Les associations demandaient que la commune procède à la suppression d'une part d'affiches municipales et d'autre part de passages d'éditions du bulletin municipal, intitulés "Immigration, islam, France ... Robert Ménard dit tout" et "Pourquoi nous ne voulons pas des migrants : les 8 raisons de notre refus".

Robert Ménard "méconnait le principe de neutralité du service public"

Le juge des référés, constatant que les affiches incriminées avaient été retirées avant l'audience de vendredi, a estimé que la demande des associations portant sur ce point était "sans objet". Il a ensuite considéré que les articles en cause du bulletin municipal "ne se sont pas limités à une information relative aux réalisations et à la gestion du conseil municipal et ont ainsi dépassé la vocation dévolue à un tel bulletin" par le code général des collectivités territoriales et "méconnu le principe de neutralité du service public".

Mais il a jugé que la seule publication de ces articles ne justifiait pas d'ordonner en urgence "une quelconque mesure en vue de sauvegarder une liberté fondamentale", rejetant la requête des associations. Le juge administratif souligne cependant que "dès lors que la teneur des articles, seule en cause, leur apparaît constitutive de l'une des infractions prévues et réprimées" par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, "applicable à l'organe de presse périodique que constitue le bulletin municipal, il appartient aux associations requérantes d'en saisir la juridiction judiciaire compétente".

La délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) avait saisi le parquet de Béziers qui a ouvert une enquête sur un premier affichage de l'équipe municipale de Ménard sur le thème des migrants.

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