Cet article date de plus de six ans.

Aquarius : "C'est scandaleux que la France ne fasse pas son travail"

Partis de Vintimille, en Italie, fin avril, de nombreux marcheurs défendent le droit à l'accueil des migrants en Europe. Un combat qu'ils mènent avec encore plus de vigueur, voire de colère, depuis l'errance de l'Aquarius, le bateau de SOS Méditerranée.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Organisée par l'association Auberge des migrants, la "Marche solidaire pour les migrants" est arrivée à Paris le 15 juin. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Depuis le départ de Vintimille (Italie) le 30 avril, des centaines de citoyens participent à la marche solidaire pour les migrants qui doit se terminer le 8 juillet à Londres. Ils arrivent à Paris dimanche 17 juin. Ces militants défendent un meilleur accueil des réfugiés arrivés en Europe. La polémique autour de l'Aquarius, le bateau de SOS Méditerranée, donne du grain à moudre à leur action. "L'Espagne les accueille, pourquoi pas la France ?" s'indigne Maya Konforti, l'une des responsables de l'Auberge des migrants. "On a des ports, on a Marseille. C'est scandaleux que la France ne fasse pas son travail, il faut que ça change et c'est pour que ça qu'on marche."

L'Italie et Malte ont refusé d'accueillir les 630 migrants à bord de l'Aquarius. Dans un premier temps, la France n'a pas proposé de solution. Emmanuel Macron a fustigé le "cynisme" et "l'irresponsabilité" du gouvernement italien. Seule l'Espagne a accepté d'accueillir le bateau de SOS Méditerranée. Une situation qui révolte Riaz. Cet étudiant pakistanais a obtenu le statut de réfugié après de longs mois d'attente. "Les gouvernements européens peuvent sauver tous ces gens en mer, ces pays ont les moyens de les accueillir", estime-t-il.

"La fraternité, ça n'est pas un délit"

Depuis six semaines et 1 000 kilomètres parcourus, les marcheurs vont à la rencontre des Français pour expliquer et convaincre. Un dialogue parfois difficile mais de nouvelles personnes rejoignent l'action chaque jour. "Ce qu'ils font est juste et mérite d'être soutenu, encouragé. La fraternité, ce n'est pas un délit", considère Serge, un habitant de Villeneuve Saint-George, après avoir discuté avec un militant. "On fait cette marche pour l'ouverture des frontières, pour qu'il y ait un véritable accueil, pour que ces gens ne dorment plus dans la rue, ne soient plus harcelés par la police", explique Malika, qui a rejoint la marche à Chaumont.

Il y a énormément de solidarité et toujours beaucoup de chaleur. On a beaucoup de curieux qui ont envie de savoir comment ces personnes, que l'on accueille si mal, vivent. Ça fait du bien

Malika

franceinfo

Le reportage de Sandrine Etoa-Andegue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.