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"On ne va pas demander la permission pour faire un sauvetage" : l'Aquarius est de retour au large des côtes libyennes

Après plus d'un mois d'absence, le navire revient dans la zone de sauvetage. 

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'Aquarius, le 26 juin 2018, près de Lampedusa en Italie.  (PAU BARRENA / AFP)

L’Aquarius est de retour dimanche 5 août dans la zone de sauvetage au large des côtes libyennes. Après quatre jours de navigation depuis Marseille, et après plus d’un mois d’absence à la suite de l'opération qui l'avait conduit en juin dernier à Valence (Espagne) avec plus de 600 migrants à bord, le bateau affrété par SOS Méditerranée, dont la "seule mission est de sauver des vies", en partenariat avec Médecins sans frontières, n’avait plus repris la mer.

La donne a changé en mer 

À bord, les exercices de sauvetage se succèdent. En mer par contre, la donne a complètement changé. Aujourd'hui, les ONG ne sont plus les bienvenues. Désormais ce sont les Libyens qui coordonnent les opérations à la place des Italiens. En clair, l'Aquarius doit respecter leurs règles. Il s'y engage à une condition : que celles-ci ne violent pas le droit international maritime.

En aucun cas, même si les garde-côtes libyens leur demandent, les équipes de SOS Méditerranée n'accepteront de ramener des naufragés en Libye, le pays qu'ils cherchent à fuir. S’il procède à un sauvetage, l’Aquarius ne sait pas dans quel port sûr il pourra débarquer les naufragés. Aloys Vimard gère à bord l'équipe de Médecins sans frontières. Il se souvient des missions précédentes, désormais la stratégie de l'Aquarius ne peut plus être la même.

On s'est retrouvé une dizaine de fois dans le cas où un centre de coordination de secours nous demande d'attendre que les Libyens interviennent pour ramener les gens en Libye. C'est terrible, on a ces gens-là en face de nous.

Aloys Vimard

à franceinfo

L'Aquarius – qui a sauvé près de 30 000 migrants en deux ans et demi – se lance dans son expédition sans doute la plus imprévisible depuis le début de ses opérations. "On ne va pas demander la permission pour faire un sauvetage" répète Aloys Vimard. Il a fallu s'adapter : des douches ont été installées pour que les migrants puissent se laver si possible au moins une fois s'ils doivent patienter des jours et des jours sur le pont en acier. Des brosses à dents leurs seront aussi distribuées. Enfin, de la nourriture a également été stockée dans tous les recoins du bateau. 

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