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Migrants : l'Italie exige 5 000 euros des personnes déboutées du droit d'asile pour éviter l'envoi en centre de rétention

Cette garantie financière est censée couvrir les frais de logement et de subsistance pour une personne pendant un mois, ainsi que le coût de son rapatriement en cas de rejet définitif de sa demande.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des migrants à bord d'un navire de Médecins sans frontières arrivent au port de Brindisi (Italie), le 19 septembre 2023. (MANUEL ROMANO / NURPHOTO / AFP)

La mesure a été durement critiquée par la gauche italienne. Les migrants déboutés du droit d'asile en Italie devront verser une caution de 5 000 euros sous peine d'être envoyés en centre de rétention pendant l'examen de leur recours. C'est ce que prévoit un décret paru au journal officiel, vendredi 22 septembre.

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Cette garantie financière de 4 938 euros précisément, qualifiée de "rançon" par le quotidien de gauche La Repubblica, est censée couvrir les frais de logement et de subsistance pour une personne pendant un mois, ainsi que le coût de son rapatriement en cas de rejet définitif de sa demande. Elle sera exigée des personnes ayant tenté de se soustraire aux contrôles à la frontière ainsi qu'à celles provenant d'un pays dit "sûr" et qui, en principe, ne peuvent donc prétendre à l'asile. Si le requérant "disparaît indûment", la caution dont il s'est acquitté sera prélevée, précise le texte.

Ce décret paraît quelques jours seulement après l'annonce du gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni de son intention de porter à 18 mois la durée maximale de rétention des demandeurs déboutés, contre 40 jours renouvelables actuellement (138 jours maximum).

"Trafic d'êtres humains institutionnel"

"Une garantie bancaire à payer par les migrants, s'ils ne se sont pas noyés en Méditerranée", a commenté sur X (anciennement Twitter) le maire de Bergame, Giorgio Gori (Parti démocrate, gauche). Il a rappelé au passage que l'Italie, entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe, a vu "24 millions de migrants [italiens] essaimer dans le monde entier".

Le gouvernement "remplit les caisses [de l'Etat] sur le dos et le désespoir des personnes", a regretté le député Emiliano Fossi, du même parti. Riccardo Magi, secrétaire national du parti centriste Europa, a ironisé de son côté sur ce qu'il qualifie de "trafic d'êtres humains institutionnel".

Depuis le 11 septembre, l'Italie a enregistré plus de 15 000 arrivées de migrants partis des côtes nord-africaines vers ses rivages, débarquant pour la plupart sur l'île de Lampedusa, dont les structures d'accueil ont été débordées. Depuis janvier, leur nombre est de près de 130 000, contre 68 200 en 2022 sur la même période, selon le ministère de l'Intérieur.

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